Aurora Floyd
de Mary Elizabeth Braddon

critiqué par Pierrequiroule, le 6 juillet 2013
(Paris - 43 ans)


La note:  étoiles
Qui a tué le maître chanteur ?
Dans ce roman, à la fois sentimental, domestique et policier, Mrs Braddon raconte le destin romanesque d’Aurora, fille d’un riche banquier et d’une actrice. Dotée d’un tempérament de feu et d’une très grande beauté, notre héroïne exerce un charme magnétique sur son entourage. Paysans et gentilshommes, maîtres et domestiques, tous n’ont de cesse de l’admirer, à commencer par son vieux père. Ainsi, Aurora se voit courtisée simultanément par deux amis, John Mellish et Talbot Bulstrode, tous deux d’excellente naissance et follement épris de la jeune fille. Mais, bien qu’elle ait à peine vingt ans, Miss Floyd cache un lourd secret, un secret qui conduira au meurtre…

Ce que j’ai aimé :
° Le portrait de cette femme fatale m’a semblé plutôt convaincant et les personnages masculins sont très sympathiques, surtout John Mellish, gentilhomme campagnard au grand cœur.
° Mrs Braddon écrivait avec une facilité déconcertante, comme l’ont souligné ses contemporains. Que ce soit à la cuisine ou au milieu des cris d’enfants, elle était capable de prendre la plume et de rédiger ses œuvres avec la plus grande des concentrations. Le résultat est un style entraînant, fluide et plein de vivacité, bref un roman agréable à lire !
° Le cadre dans lequel évoluent les personnages possède un certain charme ! L’histoire nous entraîne dans de vastes manoirs aux murs lambrissés, somptueusement meublés et entourés de parcs mystérieux. Brandy, parties de chasses et steeple-chase sont les divertissements préférés de la haute société victorienne décrite ici.
° Le roman contient une réflexion –encore d’actualité- sur le mariage et le bonheur domestique : alors que Talbot Bulstrode choisit une épouse douce et soumise qui lui procure une existence tranquille, John Mellish, lui, préfère la passion et en subit les conséquences.

Ce que j’ai moins aimé :
° Il y a parfois des longueurs!
° Le lecteur devine assez rapidement le secret d’Aurora, et par la suite il n’est pas très difficile de comprendre qui a commis le meurtre. Même si l’auteure imagine une véritable enquête policière, on peut regretter cette absence de suspense. Mais Mrs Braddon s’intéresse moins à la solution de l’énigme qu’à la réaction des personnages face à leurs découvertes. Il en va de même dans son roman « Henry Dunbar », également commenté sur ce site.


Au final c’est un bon livre, avec une intrigue bien construite et des personnages très vivants. Je recommande cette lecture à tous ceux qui aiment les romans à mystères -dans le genre de Wilkie Collins - et plus généralement la littérature du XIXème siècle.