Sociologie de la culture et des pratiques culturelles: Domaines et approches
de Laurent Fleury

critiqué par Veneziano, le 29 juin 2013
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
De ce que tu pratiques, on sait qui tu es
Ce petit livre est avant tout sociologique, et présente l'évolution des études des comportements liés aux pratiques culturelles, bien davantage que ces dernières. Rien de statistique ne vient étayer l'éventail de la fréquentation des musées, concerts, théâtres ou bibliothèques.
Il est donc proposé ici de faire un point de méthode. Max Weber est appelé à la rescousse, en tant que grand précurseur. La lectrice et le lecteur apprennent les notions de pratique, public et non-public, d'habitus.
Passeron et Bourdieu sont convoqués pour nous montrer l'importance de l'héritage, de l'appartenance aux classes sociales, aux difficultés d'ascension dans l'accession à la connaissance, non seulement en matière d'éducation, mais aussi donc de pratiques culturelles.
Les politiques publiques culturelles deviennent un objet d'études par l'institutionnalisation d'organes pérennes et de leurs actions, avec en point d'orgue une difficile démocratisation culturelle, globalement en échec.
Cet ouvrage court, qui jargonne pas mal et n'est pas au mieux illustré pratiquement, offre néanmoins l'intérêt, qui reste notable, de voir comment concevoir la culture sociologiquement, de découvrir la méthode et certains concepts de cette science sociale, ici appliquée à un secteur particulier d'activités. Il s'apparente à un mémento synthétique utile pour étudiants assez spécialisés ; quand au grand public, dont je fais partie ici (malgré quelques bases sociologiques aussi rudimentaires qu'anciennes), il doit s'acheminer lentement et sagement dans ces quelques pages pour en retirer de l'intérêt.