Le mystère de la crypte ensorcelée
de Eduardo Mendoza

critiqué par Féline, le 23 mars 2003
(Binche - 45 ans)


La note:  étoiles
Burlesque et déjanté
Un détective sans nom qu'un policier des plus douteux et une religieuse originale sortent de l'asile pour résoudre la mystérieuse disparition d'une fillette dans un internat religieux, voilà qui constitue un début de roman loufoque. Et la suite ne dément pas le caractère burlesque du roman.
Convaincu qu'il recouvra la liberté si il découvre la vérité, le héros anonyme se plongera dans une enquête hilarante qui le mènera au devant des plus graves ennuis : un cadavre qui se retrouve sans cesse sur sa route, de jeunes demoiselles qui semblent commettre des meurtres rituels dans une chapelle, une accusation d'abus de mineure, de profanation de sépultures et détention de substances illicites n'en constituent qu'une partie.
On s'attache pour ce personnage que la vie n'a pas gâté et qui nous entraîne dans les rues de Barcelone. Eduardo Mendoza avoue s'être inspiré d'un fait divers lu dans un journal datant des années 1920. La police faisait occasionnellement appel à un homme interné dans un hôpital psychiatrique pour leur venir en aide. Une fois l'affaire résolue, l'homme réintégrait sa place à l'asile. L'écrivain remettra d'ailleurs son héros en scène dans "Le labyrinthe aux olives" et "L'artiste des dames" (critiqué sur ce site).
La ville de Barcelone constitue un personnage à part entière. Dans une interview donnée le 14 mars 2002 à Jean-Marc Laherrère, l'écrivain expliquera la place prépondérante de cette ville dans ce roman : "J'ai imaginé ce personnage, fermé dans ce monde cohérent, bien organisé mais sans liberté qui tout d'un coup se trouve dans sa ville qu'il connaît mais qu'il ne reconnaît pas parce que tout à changé. C'était mon expérience, j'habitais à New York, j'étais parti en 73, je ne suis pas rentré à Barcelone jusqu'après la mort de Franco, et j'ai trouvé une ville complètement changée, complètement affolée, que je ne comprenais pas. Même arrivant de New York, qui était apparemment la ville folle par excellence, je me trouvais dans une ville encore plus folle que New York. Alors j'ai voulu faire cette histoire."
J'ai passé un très bon moment à la lecture de ce roman hilarant et complétement déjanté. On se plonge dedans et on en sort tout étonné de l'avoir déjà terminé. Je ne suis pas une habituée de la littérature espagnole mais cette lecture me donne envie de découvrir les auteurs hispaniques.
L’énergumène 7 étoiles

Un pensionnaire d’un asile est chargé par la police de débrouiller une affaire : le kidnapping d’une jeune fille. Alors commence une enquête des plus atypiques. L’animal (l’énergumène du dit asile), quoique lesté de certaines tares, par exemple il pue des aisselles à plus de 50 mètres, va s’en tirer plus qu’honorablement. « Le mystère » est moins déjanté et hilarant que « Sans nouvelle de Gurb ». Mais le suspense est tenu jusqu’à la fin. Et la langue de Mendoza est jubilatoire.

Ravenbac - Reims - 58 ans - 8 novembre 2013


Un héros fascinant 8 étoiles

Un personnage singulier, attachant, sorti d'un asile pour résoudre une étrange enquête dans un collège religieux de Barcelone.
Ce héros est cependant très observateur, perspicace et se glisse dans la peau de personnages imaginaires avec une facilité déconcertante. On découvre également l’Espagne de l'après-franquisme, en particulier la ville de Barcelone et ses habitants.
L'enquête est entrainante mais c'est surtout le personnage qui incite le lecteur à le suivre avec une vive ardeur.

Tif - - 35 ans - 11 novembre 2005