La Maison Ipatiev
de John Boyne

critiqué par Monocle, le 19 juin 2013
(tournai - 64 ans)


La note:  étoiles
Ipatiev
La Maison Ipatiev.
Le roman est tricoté par des chapitres datés qui racontent une histoire unique par fragments dans le temps. L'ensemble est parfaitement cohérent et se lit avec bonheur. Il n'y a pas d'envolée lyrique, le style est plat et approprié car l'important ici c'est ce voyage extraordinaire.

Gueorgui a 16 ans, quand il sauve la vie d'un cousin du Tsar Nicolas II. Le Tsar reconnaissant lui ouvre de nouveaux horizons et l'emmène à Saint-Pétersbourg où il partagera désormais la vie des Romanov. Sa mission ? Veiller sur le jeune tsarévitch, dont il apprendra qu'il est hémophile et donc objet d'incessantes inquiétudes de ses parents. Très vite il s'attache à la famille, notamment à la plus jeune des trois filles du Tsar : la grande duchesse Anastasia, avec laquelle il vit une pudique, secrète et intense passion : lui le moujik amoureux d'une fille du Tsar.

A noter cette phrase:" Vous ne trouvez pas ça drôle, que tous ces garçons conçus dans un grand élan d’amour et de désir après la fin de la Grande Guerre aient juste le bon âge pour se battre quand la prochaine commencera ?
Comme si Dieu les avait créés uniquement pour aller se faire tuer. Pour aller se planter devant les fusils et avaler les balles qui voleront vers eux. Quelle blague ! "

Magnifique !
Emouvantes destinées 9 étoiles

Londres, 1981, Gueorgui, impuissant devant la maladie qui emportera sa femme Zoïa, se souvient …Alternant passés et présent, faits réels et fiction, l’auteur nous fait vivre le parcours d’un couple soudé par un amour indestructible. Les conditions sociales, les destins tracés de leur naissance, rien ne présageait l’union de ces deux jeunes russes au début du siècle. Mais la révolution qui gronde et sa violence en décideront autrement. La maison Ipatiev, ce lieu qui signe la fin d’une époque est aussi celui du début d’une nouvelle vie où ils partageront alors l’exil, l’émigration, les remords et le lourd secret de leurs origines.

De construction originale mais facile à lire, ce roman est captivant jusqu'à la fin.

Nanaie - - 69 ans - 13 juillet 2013