Napoléon
de Dominique Jamet

critiqué par Jules, le 20 mars 2003
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Une vision du personnage qui ne manque pas d'intérêt...
Tout au long de ce bicentenaire, nous allons être inondés de publications sur ce grand personnage historique. De tous, il est, je crois, celui à propos duquel on a écrit le plus.
Le but de cet ouvrage ? Il suffit de lire le titre que cette collection porte chez Plon pour le savoir: « Si j’avais défendu »…
Il est donc tout à fait clair que cet ouvrage a pour but de défendre le « grand homme ». L'auteur insiste fortement sur un élément qui a évidemment son importance ! Il s’agit de juger les actes de Napoléon non pas au travers du fait que nous connaissons la fin de son histoire, à savoir la chute, mais bien de tenter de le juger avec les yeux de son époque, de ce qu'il pouvait connaître lui et de ce que les hommes de ce temps pouvaient, ou voulaient, attendre d’un homme tel que lui.
L'auteur écrit : « Vous qui le traitez de fou, rappelez-vous le dernier fou qu’a connu et vénéré la France. Ne regrettez-vous pas
à présent cette part de folie qui est inséparable de la grandeur ? L'événement a démenti Napoléon comme il a justifié de Gaulle, mais ceux qui en juin 40 traitaient de fou le général dissident et solitaire étaient dans le vrai, bien que ses thèses et son camp l’aient emporté, comme ceux qui voient en Napoléon un malade mental parce qu'il a échoué sont dans l'erreur. Bienheureuse folie, nécessaire raison : c'est leur mélange et leur combinaison,, en doses variables, qui font les grands hommes. »
Il est vrai aussi qu’au sortir de la révolution, le destin souriait aux hommes jeunes et audacieux ! La fougue payait, mais à force de réussite on finit par se croire invincible ! A notre époque nous sommes davantage gouvernés par des septuagénaires, avec ce que cela suppose …
Défendre Napoléon n’est vraiment pas toujours facile, mais, en excellent avocat qu'il est dans ce livre, Dominique Jamet y arrive presque !…
Il n'empêche. Cet homme a reçu une France qui était le pays le plus peuplé du monde à l’époque. Il l'a quittée exsangue et nettement moins peuplée !
Mais ce livre n’est certainement pas sans intérêt !
D'accord avec Macréon 7 étoiles

Moi non plus je n'arrive pas à adhérer tout à fait au personnage de Napoléon empereur et cela après l'avoir admiré pendant toute ma petite jeunesse. Fascinant quand même un homme qui part de rien et arrive à devenir l'empereur des Français ! Bien sûr, le bordel qui a suivi la révolution l'y a fortement aidé. Il n'empêche ! En outre, il est incontestable que cet homme avait une vision de la France et de lui-même peu courante, une énergie terrible et un indiscutable génie. Mais voilà, le tout mis au service de son ambition sans limites et son tempérament de dictateur l'a perdu. Car dictateur il l'était, tant il était convaincu d'avoir toujours raison. C'était un manipulateur tant des hommes que des événements et un terrible démagogue. Son sens de la mise en scène n'était pas mal non plus. Quant au népotisme, il est bien le propre de tous les dictateurs. Mais on ne peut le juger que dans le contexte de son époque et la démocratie, en ce temps là, n'était encore qu'une douce utopie à l'exception peut-être des Etats-Unis de l'époque et, sous une forme assez limitée, de l'Angleterre.
Bref, un génie mais avec tellement de défauts aux yeux de notre époque et de notre vision des choses.

Jules - Bruxelles - 79 ans - 31 octobre 2003


Napoléon et Dominique Jamet 6 étoiles

J'admire beaucoup les articles historiques de Jamet dans "Marianne "?Jamet est certainement un des meilleurs journalistes de France et Jules lui a posé les bonnes questions.
Napoléon m'était indifférent, mais j'ai appris récemment à le connaître mieux en lisant le Mémorial de Saint Hélène et surtout les mémoires de Cambacérès demeurées jusqu'ici inédites.
Ce qui m'a frappé dans ce personnage, c'est sa faculté de diriger la France à partir des champs de bataile où il se trouvait. IL était partout en contact quodidien avec les Cambacérès et les autres. Gérer tout cela en même temps, quel tour de force !
Le népotisme de Bonaparte: il continue à me choquer, il était poussé très loin d'autant que sa famille était nombreuse et avide.
Il obtenait la fidélité de ceux qui le soutenait par l'argent; nombre de ceux-ci se sont scandaleusement enrichis, certains ont terminé leur carrière à la tête d'immenses fortunes;
Napoléon, lui-même, ne s'est pas trop gêné.
La campagne de Russie: un énorme risque payé au prix fort.
La conscription : même notre actuelle Belgique n'était pas à l'abri et les contrôles des sergents recruteurs étaient sans pitié. Napoléon avait peu de coeur, les souffrances de ses soldats ne l'empêchaient pas de dormir.
C'est néanmoins un personnage prodigieux, mégalomane à la fin, qui a bousculé plus fort que lui ( l'Angleterre et les coalisés) . Cet homme n'emporte pas mon estime profonde.. Reste son énorme travail législatif que personne ne discute. A mon humble avis, Hitler s'est inspiré de lui et a du admirer l'empereur. Il a même commis la même erreur d'aller perdre tous atouts en Russie ...et de signer sa chute entraînant la mort de centaines de milliers de soldats.

Macréon - la hulpe - 90 ans - 30 octobre 2003