Romans, cinéma, théâtre, un parcours 1943-1993
de Marguerite Duras

critiqué par Veneziano, le 13 juin 2013
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Anthologie : romans, scénarii et photos de films
Cette anthologie n'est pas tout à fait un tome d'oeuvres complètes, mais il rassemble une proportion non nulle, voire certaine, de la création de Marguerite Duras, et cela dans la pluralité des média utilisés, vu qu'elle s'est piquée d'adapter ses propres oeuvres au cinéma. Les photos de films, de tournages, viennent ponctuer ce volume, comme des reproductions de manuscrits.

L'ensemble de ces oeuvres me semble assez inégal. L'artiste aime bien décrire la douleur, les complications amoureuses, les retours et reprises de ses propres écrits, d'où les adaptations cinématographiques. Elle pratique une sorte d'immense introspection intérieure, évolutive, parfois pour le meilleur, parfois pour du très complexe, voire du malsain ou du banal. L'analyse psychologique est souvent présente, au gré des inspirations. Elle joue au chat et à la souris avec ses lectrices et lecteurs, comme dans un dialogue fait d'allers-retours successifs, un tantinet pervers, tour à tour trivial et brillant.
La méthode, souvent déconcertante, s'avère assez souvent enrichissante, et ce volume digne d'intérêt. Il permet de se faire une idée d'un monde original, inégal et complexe.

Si j'ai franchement adhéré à la Douleur et au Ravissement de Lol V. Stein, j'ai trouvé intéressants Dix heures et demi du soir en été, Barrage contre le Pacifique et l'Amant de la Chine du Nord, sans vraiment goûter le reste.