Derrière la vitre
de Robert Merle

critiqué par DE GOUGE, le 3 juin 2013
(Nantes - 67 ans)


La note:  étoiles
Le 22 mars 1968
Ce livre relate une journée pré-Mai 68, à Nanterre, une journée qui se termine par l'occupation "symbolique" des fauteuils de Mandarins.
On y croise un monde hétéroclite : l'étudiant boursier (en attente désespérée de la bourse qui n'arrive pas, et qui cherche les "petits boulots"), le Mandarin si "sûr de son bon droit", l’étudiante paumée entre son éducation et son envie-et sa peur-de vivre sexuellement autrement que ses parents, l'assistant soumis servilement aux diktats du Mandarin, les mao -trotsko-marxistes, ennemis à mort-, le jeune ouvrier maghrébin qui tente de survivre auprès de ces étudiants prêts à l'aider mais qui ne peuvent comprendre que son rêve est de passer un diplôme professionnel de base pour Survivre, avec un peu d'intérêt et de sécurité....
Et à l' avant-dernier étage de la Tour professorale, un professeur allemand en train de mourir d'une crise cardiaque ...
Bref, des milliers de vies et d'espérances qui se croisent sans se rencontrer vraiment.
Le témoignage d'une époque, avec ses valeurs, ses douleurs et oh combien ses ridicules !
On est irrité, attendri, exaspéré et ...on se rappelle ! Parce que c'est avant tout, un regard inter-générationnel et une approche fine de ce que furent les "Mai- 68tards " !
Pour qui veut se souvenir, concevoir ou apprendre.