L'autre rive du monde de Geraldine Brooks

L'autre rive du monde de Geraldine Brooks
(Caleb's crossing)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Romans historiques

Critiqué par BBelle, le 25 mai 2013 (Joliette (Québec), Inscrite le 17 mars 2013, 58 ans)
La note : 7 étoiles
Visites : 2 959 

Divertissant et instructif

Ce roman est une œuvre imaginaire, mais il est inspiré par une histoire vraie ayant été reconstituée à partir de documents historiques. L’histoire a été inspirée de la vie de Caleb Cheeshahteaumuck, né vers 1646 et premier amérindien à avoir obtenu un diplôme à Harvard, en 1665. Caleb est membre de la tribu wôpanâak de Noepé, une île nommée aujourd’hui Martha’s Vineyard, près des côtes du Massachusetts, un peu au sud de Boston.

Bethia Mayfield est fille de pasteur et habite cette île, faisant ainsi partie de la colonie de Massachusetts Bay. Elle est dotée d’une grande curiosité et d’un esprit vif et n’aspire qu’à une chose : se voir offrir la même éducation que les hommes. Elle réussira à s’instruire en écoutant, en secret, les cours et conférences donnés par son père aux jeunes élèves de l’île et plus tard, à la Faculté de Newtown où elle travaillera comme fille de cuisine. Mais à cette époque, l’instruction « n’est pas adaptée à l’esprit immature du beau sexe. Quel besoin a une épouse et une mère de s’encombrer le cerveau des sept arts libéraux et des trois philosophies? »… Un jour donc, pour tromper l’ennui, la jeune adolescente arpente les terres sauvages de l’île et y rencontre un jeune amérindien Wampanoag. Entre eux naîtra une amitié aussi solide que secrète. Alors que Bethia lui apprendra des rudiments d’anglais et de catéchisme, le jeune homme, qu’elle rebaptisera Caleb, l’initiera aux rites et croyances de sa tribu.

Recueilli et instruit quelques années plus tard par les Mayfield, Caleb sera envoyé ensuite à Harvard pour y parfaire l’éducation qui lui permettra de convertir son peuple.

Racisme, préjugés moraux, injustices, sont au cœur de l’histoire, le tout raconté sous forme de journal (ce qui confère au roman une certaine lourdeur) écrit par Bethia entre 1660 et 1715, sur différents bouts de papier qu’elle réussira à ramasser ici et là.

Mon intérêt, qui était moindre au début du roman, s’est amplifié au fur et à mesure de ma lecture. J’ai trouvé intéressant et très instructif de découvrir la relation sous cet aspect entre les amérindiens et les colons de cette époque et qui est très différent de ce que l’on nous raconte normalement dans les romans et films du genre « western ». Enfin, tout au long du roman, il y a une certaine ambiguïté qui persiste concernant les sentiments entre Bethia et Caleb, mais évidemment à cette époque, un couple formé d’une femme blanche née « d’une bonne famille » et d’un « sauvage » est totalement impensable.
Bref, j’ai passé un bon moment de lecture et j’ai aimé en apprendre davantage sur cet aspect de la vie coloniale et qui m’était méconnu.

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Les éditions

  • L'autre rive du monde [Texte imprimé] Geraldine Brooks traduit de l'américain par Anne Rabinovitch
    de Brooks, Geraldine Rabinovitch, Anne (Traducteur)
    Belfond / Littératures étrangères (Paris)
    ISBN : 9782714451286 ; 9,86 € ; 05/04/2012 ; 372 p. ; Broché
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