Le pont dans la vase, tome 3 : Malocchio
de Chomet (Scénario), Hubert Chevillard (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 23 mai 2013
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Un tome bâclé
Dans un monde recouvert par la vase et gouverné par l’obscurantisme, Camille Park a été sévèrement condamnée pour détention illicite d’antiquités, mais surtout parce qu’elle croit en l’existence d’un paradis fait de terre ferme où les arbres poussent et où l’eau coule en abondance. Camille purge sa peine dans une des terribles fermes-pénitenciers, surveillée par une horde d’arriérés en rut… Elle tremble de subir le sort de leurs femmes, clouées au lit par des grossesses à répétition. Son salut viendra-il de la troupe de saltimbanques, de passage dans les environs ?

Ce tome 3 constitue une véritable rupture d’un point de vue graphique, mais malheureusement dans le mauvais sens du terme. Je ne sais pas si Chevillard a subi la pression de l’éditeur, mais lorsqu’on compare aux deux tomes précédents, on s’aperçoit que le dessin est mal fini, bâclé, quasiment à l’état d’esquisse, sans parler de la mise en couleur, comme si le temps avait manqué. C’est dommage, car le talent est évident.

Quant au scénario, paradoxalement, c’est l’inverse, il y a un léger mieux. D’abord parce que le récit commence par un résumé des épisodes précédents (ce qui n’avait pas été fait au tome 2), ce qui permet de mieux resituer l’action qui finissait par se diluer dans un marécage de plus en plus brumeux (sans vouloir faire de mauvais jeux de mots). Ce recadrage a-t-il également été exigé par l’éditeur ? D’autre part, il y a moins de nouveaux personnages (à l’exception des saltimbanques), et ça n’est pas plus mal parce qu’à force, on finissait par ne plus s’y retrouver…