La guerre tranquille
de Paul J. McAuley

critiqué par Oburoni, le 22 mai 2013
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
Humains contre posthumains
Nous sommes au XXIIIème siècle. Alors que, sous le poids de désastres écologiques ayant entrainé de véritables chaos politiques la Terre se trouve divisée en blocs géopolitiques gouvernés par des familles oligarchiques adeptes de régimes dictatoriaux, le système solaire fut lui colonisé par des groupes de réfugiés ayant créé des sociétés scientistes et démocratiques, voire libertariennes. Ces derniers, grâce à la force combinée de leurs systèmes politiques ouverts et les révolutions génétiques qu'ils encouragent n'ont, il semble, plus grand chose en commun avec les Terriens. Deux sociétés aux modèles irréconciliables, peuplées par deux branches de plus en plus distinctes de l'humanité : un conflit serait-il inévitable ?

''La Guerre Tranquille'' narre, à travers une galerie de personnages divers et variés (scientifiques, soldats-clones, pilote cyborg, diplomates, espions...) une guerre froide qui se fait de plus en plus chaude. Politique politicienne, manoeuvres, sabotages, espionnage, propagande et manipulations, l'intrigue est lente, oppressante, inquiétante, rendant à merveille l'atmosphère lourde et tendue qui règne dans ces sociétés se sentant au bord d'une guerre imminente. Bien ficelée, la tension règne du début à la fin lorsque, le tout explose en une poignée d'actions aussi tonitruantes que surprenantes.

Je reste pourtant déçu par la lenteur du tout. Alors, biologiste de formation, l'auteur sait faire preuve d'inventivité et d'imagination à travers une pléthore d'idées à l'acuité scientifique époustouflante (colonisation de lunes hostiles, ingénierie génétique, écologie, course aux armements...) mais, le manque de rebondissement ennuie assez vite, surtout pour un livre de cette longueur. En fait j'ai décroché puis, fini par ne plus m'attacher aux personnages pour mieux guetter une action qui se faisait rare et, face à un tel manque de rythme, finalement terminé sur ma faim.

Créatif, intelligent, bien ficelé mais, malheureusement trop long pour pas grand chose.