Marie-Claire
de Marguerite Audoux

critiqué par JulesRomans, le 2 juin 2013
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
L'écriture de Marie-Claire n'est pas claire
On soupçonne sérieusement Charles-Louis Philippe, qui a rencontré Marguerite Audoux à Paris, d’avoir mis une partie de son génie dans la correction de "Marie-Claire". Ces deux personnes étaient natifs de deux villages peu éloignés bien que le premier fur de l’Allier et la seconde du Cher ; tous deux étaient issus d’humble condition toutefois Charles-Louis Philippe put faire des études au lycée de Moulins alors que Marguerite Audoux orphelin de mère et abandonnée par son père eut seulement une scolarité primaire.

Née en 1863, elle passe de nombreuses années à l’orphelinat de Bourges où heureusement elle bénéficie de l’affection d’une sœur. Marguerite est placée, en tant que bergère d’agneaux et servante de ferme, en Sologne à Sainte-Montaine, près d'Aubigny-sur-Nère. Travaillant pour un couple qui fait attention à ce qu’elle soit heureuse, elle reste dans la même ferme mais les métayers n’ont plus du tout les mêmes préventions à son égard. Elle rencontre un homme qui l’aime mais la famille jugeant qu’il y aurait mésalliance, le mariage ne peut se faire. Le livre se termine alors que la narratrice (qui est l’héroïne) prend le train pour aller tenter sa chance à Paris.

"Marie-Claire" raconte donc la première partie de la vie de son auteure et en particulier son travail dans les fermes. Ce livre reçu le prix "Femina" et avec e "Marie-Claire" les journaux s'intéressèrent longuement à la "petite couturière", comme ils le firent avec Émile Guillaumin l'écrivain paysan ou Ernest Pérochon le "petit instituteur" quand ce dernier reçut le Goncourt. En France ces trois écrivains ouvrent la voie au titre d'écrivain à des personnes n'ayant pas fait des études au lycée ou auprès de précepteur.

Pour une autre vision de cet univers berrichon, on lira "L'épervier" de Hugues Lapaire dont l’action postérieure de quelques années se situe à la Belle Époque, Félix Charrier y venge l’honneur bafouée de sa sœur.
Ennui et platitude. 2 étoiles

Marie-Claire est le roman qui valut à Madeleine AUDOUX le prix Femina en 1910.

Ce livre est à l'origine du nom du magazine Marie-Claire.

C'est à la lecture d'un article sur l'auteur en ces temps de féminismes exacerbés que je me suis résolu à lire ce qui semble être une référence sur la condition de la femme au début du 20 ème siècle.

Toutes les critiques vantent le style, le contenu et ses répercussions.

Il faut savoir qu'il s'agit d'un très court récit qui relate la vie de l'auteur,de l'orphelinat à son placement dans une ferme puis dans une maison de notables où elle fera office de servante.

Sur un plan social ce n'est pas les Misérables et sur celui du style ce n'est pas Hugo.

Je ne comprends pas l'engouement pour cet auteur et ce livre. C'est stylistiquement indigent, idem pour le style.

Il est souvent comparé à La vie d'un simple de Guillemain qui vaut largement mieux que celui-ci.

Bref, pas de quoi fouetter un chat même si je ne remets pas en cause le contexte de l'époque et la réalité de la vie de cette femme.

Néanmoins il ne s'agit pas d'une météorite littéraire. Dispensable.

Maranatha - - 52 ans - 14 août 2020


L'écriture simple d'une vie simple 7 étoiles

Les critiques précédentes retraçant fort bien et en détail la vie de Marie-Claire, je n’y ajouterai rien. Ce qui fait la force d’un tel livre, c’est son écriture. Force qui se trouve dans la simplicité du style. Simple comme l’est la vie de cette enfant. Les mots trouvent naturellement leur place, et l’histoire se déroule de manière fluide. Marie-Claire n’est pas véritablement malheureuse. Elle est choyée, entourée de personnes bienveillantes à son égard. Elle est pauvre, mais peut-être est-ce là sa vraie richesse. De manière simple et spontanée, elle nous donne une formidable leçon d’humilité. Un livre qui nous met face à nous même, qui nous aide à comprendre quelles sont les vraies valeurs de la vie.

Bernard2 - DAX - 74 ans - 12 janvier 2019


Pureté... 8 étoiles

La petite Marie-Claire se trouve placée à l'orphelinat à l'âge de cinq ans. Protégée par Soeur Marie-Aimée qui s'attache à elle, elle s'instruit et découvre rapidement les travaux de couture qui lui pèsent, cependant... D'une nature plutôt paresseuse, Marie-Claire a du mal à se concentrer et à effectuer son travail de manière soutenue.
A l'âge de douze ans, en âge d'être placée, les souhaits de Marie-Aimée de la faire engager dans une maison de mode sont contrariés, et la jeune fille se retrouve en Sologne, dans une ferme, où on l'emploie comme bergère.
Les fermiers, heureusement, sont bienveillants avec elle, et la prennent finalement comme fille de ferme, emploi que Marie-Claire préfère à celui de bergère, et qu'elle occupe de son mieux, se sentant bien dans cette nouvelle famille.

Marguerite Audoux nous raconte sa propre histoire, son regard pur d'enfant remplit les pages de ce livre. La nature y tient une place majeure, seul refuge que la jeune fille trouvera pour adoucir sa peine, ainsi que les rares livres qu'elle trouve par hasard.

Cette pureté est certainement une des raisons pour lesquelles ce livre a ému Octave Mirbeau, qui en signe la préface. J'ai noté des similitudes avec son livre "Sébastien Roch", dont le héros n'est certes pas à l'orphelinat, mais éloigné par son père dans un pensionnat pour y suivre des études.

Nathafi - SAINT-SOUPLET - 57 ans - 16 juin 2013