Souvenirs et divagations
de Hanif Kureishi

critiqué par AmauryWatremez, le 15 mai 2013
(Evreux - 54 ans)


La note:  étoiles
désir de reconnaissance
Dans ce livre, l'auteur se rappelle de son père et de son désir de reconnaissance en Angleterre mais aussi au Pakistan dont il est originaire. On en a d'ailleurs déjà un écho dans un des personnages de "Sammie et Rosie s'envoient en l'air". Hanif Kureishi s'identifierait peut-être plus au jeune indien de "My beautiful laundrette". Il a collaboré avec Stephen Frears pour ces deux films et parle ici de cette rencontre avec quelqu'un qui était pour lui comme un alter-ego. Il donne aussi quelques éléments sur son travail avec Patrice Chéreau. Ce sont des témoignages intéressants sur la construction d'oeuvres originales.

Cependant, ce qui est ausi intéressant, c'est l'analyse de l'évolution de la société britannique que livre l'auteur qui est passionnante et se détache du simple anecdotique : d'un point de vue moral, avec le retour d'un certain ordre de pensée, le regain de dynamisme des religions, surtout vers l'intégrisme, la victoire idéologique de l'hyper-libéralisme et finalement une sorte de résurrection de l'esprit victorien. L'auteur est lucide sur son pays d'adoption mais ne manque pas d'affection pour les libertés qui y sont possibles loin de son pays d'origine où l'intégrisme et la sottise religieuse gangrènent les esprit.

Une des choses que l'auteur montre le mieux est, malheureusement, la montée du racisme en Angleterre des années 60 à maintenant et en particulier celui visant les Pakistanais comme lui. Cela rend d'ailleurs moins sympathique Peter Sellers, dont l'imitation d'indien dans "The party" est finalement un cliché raciste. Il montre aussi les difficultés de cette minorité à s'intègrer et se faire accepter.