On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps : Les derniers jours des grands hommes de Patrick Pelloux

On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps : Les derniers jours des grands hommes de Patrick Pelloux

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

Critiqué par CHALOT, le 7 mai 2013 (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 76 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 576ème position).
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d'une originalité certaine

«On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps
Les derniers jours des grands hommes »
livre de Patrick Pelloux
Editions Robert Laffont
mars 2013
223 pages

La mort ! Comme si vous y étiez

Certains trouveront ce livre morbide. Ce n'est pas mon avis.

Il est instructif et documenté et nous livre des informations historiques intéressantes, voire utiles.

La mort vous va si bien....Pas toujours.

Le célèbre urgentiste troque sa tenue de médecin pour celui d'historien....

Il ne quitte pas totalement son domaine de prédilection puisqu'il raconte les derniers instants des grands de ce monde.

Les médecins et notamment ceux de l'ancien régime n'ont pas le beau rôle et pour cause : ils saignent et purgent à tout va leurs malades ...Ce qui affaiblit le patient et n'a aucun effet thérapeutique.

Le lecteur est invité à visiter le château de Versailles, la cour, ses fastes et aussi le reste :

La cour ? : « Vue d'en haut , elle ressemble à un élevage de cockers en rut qui cavalent après des perruches en chaleur. Vue d'en bas, sous les perruches, il y a des poux, et sous les fringues, c'est la foire à la crasse, aux mycoses, aux infections avec petite vérole, gonocoque, chlamydia, tuberculose... »

Quant à la sexualité... « A cette époque, la bisexualité est banale. Tous les trous sont permis.... »

L'Eglise est toute puissante et sans pitié pour les mécréants. Lorsque Voltaire est à l'agonie, « la religion se venge. Il ne lui est prodigué aucun soin, il n'est même pas lavé, lui qui était si propre. »

Le livre commence par l'agonie de Jésus et se termine, presque, sur la mort de Churchill.... Je dis presque puisque le dernier mort c'est Saturnin le canard !? Il s'agit pour l'auteur d'évoquer dans un ultime chapitre la vie difficile et parfois même le calvaire qu'ont subi nombre d'animaux héros de cinéma ou de télévision.

C'est à une promenade historique et médicale que nous convie Patrick Pelloux.....

Nous y rencontrons des monarques assassinés , des rois abandonnés à leurs médecins, des révolutionnaires guillotinés, des auteurs, des femmes et des hommes célèbres et des anonymes massacrés comme les soldats de Napoléon à Waterloo ou ceux qui débarquent sur le sol normand un certain 6 juin 1944 .

Le sujet est grave mais traité avec des pointes d'humour qui « égaillent » le récit sans en défigurer le sérieux.

Prenons par exemple la mort de Staline : il agonise et personne n'ose faire quelque chose, ni ses « proches » ni les médecins qui craignent en le sauvant être exécutés... C'est « une ultime ironie du sort, il agonise dans les pires conditions, à l'image de toutes celles et ceux qu'il a fait torturer ou exécuter »....Ne traitez pas Pelloux d'être anti communiste, Staline était la négation du socialisme...

Jean-François Chalot

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Les éditions

  • On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps : Les derniers jours des grands hommes
    de Pelloux, Patrick
    R. Laffont
    ISBN : 9782221133743 ; 4,95 € ; 21/03/2013 ; 230 p. ; Broché
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La mort, c'est souvent dur à vivre

9 étoiles

Critique de Le rat des champs (, Inscrit le 12 juillet 2005, 73 ans) - 18 mai 2014

Moi aussi j'ai bien aimé. La formation médicale de l'auteur permet de nous "faire vivre" si j'ose dire, la mort de plusieurs célébrités. Parmi elles, des rois, des écrivains, des musiciens, d'ignobles personnages comme Staline, mais aussi des gens extrêmement attachants comme Marie Curie ou Beethoven, et même Jésus en personne.

Tous les détails sont donnés, c'est extrêmement instructif, et on se dit que jusqu'il y a peu le corps médical, à la fois ignare et bouffi de prétention, était à fuir comme la peste.

Aucun n'est mort de rire

7 étoiles

Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 75 ans) - 24 septembre 2013

Bon, moi je n'ai pas dévoré d'une traite, au contraire : un mort à la fois (c'est-à-dire 4 ou 5 pages) que je dégustais jusqu'au dernier souffle. Le suivant pour le lendemain. On n'est pas à l'abattoir, hein.
N'empêche, j'ai bien aimé.
C'est vrai que c'est plein de rappels historiques, notamment en ce qui concerne l'hygiène.
Et puis une belle galerie de personnages. Nombre d'entre-eux passent vraiment un sale moment. Mais, puisque que c'est un sale moment à passer, c'est dans l'ordre des choses...
Par exemple, Chamfort, en 1793. Il est déprimé et trouve la solution pour écourter ce « sale moment » : se tirer une balle dans la tempe. Mais il est maladroit et rate le cerveau. N'empêche, plus de nez, plus de mâchoire supérieure (ni inférieure), plus d'œil droit. Avec un rasoir, il essaie de s'achever et farfouille dans son cou. Zut, encore manqué. Il essaie de se percer le cœur, puis les jambes, les cuisses, les poignets, etc. Raté. Toujours raté. On le soigne pour ses 22 plaies et on le maintient en vie pendant cinq mois.
Sinistre non ?
Si on s'amusait un coup plutôt. Tenez, Antonin Artaud. Non, pas sa mort ! Sa vie ! Il accomplit ses études chez les frères maristes (en première lecture, j'avais lu « marxistes » et je ne comprenais pas bien...). Plus tard, il fait une conférence à Bruxelles sur « les effets de la masturbation chez les jésuites ». Intéressant, non ?
Et la chanteuse Fréhel, vous connaissez ? Elle avait reçu un gros diamant de la reine de Roumanie. Un jour, Fréhel va au Vél d'Hiv pour assister aux Six Jours. Dans le vélodrome, un type hurle « Fais voir ton caillou ! ». Elle le passe à son voisin et le diamant fait ainsi le tour du public avant de lui revenir en main propre.
Autant d'honnêteté, moi, ça me tue.

Patrick Pelloux réussit un coup de maître, vulgariser la mort médicale et historique de personnages excentriques tel que Louis XIV ou Churchill. Un Grand Bravo pour ce superbe livre que l'on dévore d'une traite.

10 étoiles

Critique de Anonyme3 (, Inscrit le 6 septembre 2011, - ans) - 22 mai 2013

Biographie de l'auteur:

Voir onglet biographie.

Résumé:

Délaissant momentanément les urgences de nos maux contemporains qui forment son quotidien, le Dr Pelloux se penche ici sur de curieux patients : quasi morts, et tous illustres. Et si leur agonie en disait plus sur l'époque que l'époque elle-même ? Partant de cette intuition, Patrick Pelloux s'est lancé dans une recherche inédite, à la fois médicale et historique : retracer, au plus près de la vérité clinique et du contexte politico-socioculturel, les derniers moments de ces personnalités qui ont fait l'Histoire. Le résultat en est trente chroniques – de Jésus à Churchill dans l'ordre chronologique –, écrites d'une plume aussi précise qu'un bistouri (pour la vérité des faits), mais également pleine de verve, d'empathie et, souvent, d'humour, voire d'une pointe d'ironie. On y croise des rois, bien sûr (Charles IX, Henri III, Henri IV, Louis XIV...), des révolutionnaires (Danton, Robespierre), des résistants (Jean Moulin), des savants (Marie Curie), mais aussi des soldats (à Waterloo ou le 6 juin 1944), des écrivains (La Fontaine, Voltaire, Balzac, Zola...), des saltimbanques (Molière, Fréhel, Laurel et Hardy), et même un canard (Saturnin) et un faux philosophe (devinez son nom) ! À l'image de son titre emprunté à Molière, un livre très sérieux mais qui ne se prend pas au sérieux, dans lequel on se promène au gré des époques, des thèmes, des personnages, avec le plaisir rare d'apprendre en s'amusant.

Mon avis:

+: Livre bien écrit, dans un français compréhensible par tous, drôle, sans concession et qui se lit vite. Écriture sans arrière pensée et facile d'accès. Livre que l'on ne lâche pas un fois ouvert, et là je dis, merci et bravo. Le thème, la mort de personnages, historiques et/ou célèbres est bien vue et choisie. Patrick Pelloux réussi à vulgariser la mort médicale et historique de ces fameux personnages excentriques. Première et quatrième de couverture belles et bien réalisées.

-: Livre peut être un peu trop vulgarisé à certains moments. Certains personnages (Laurel et Hardy, Saturnin le canard..) ne sont pas en adéquation avec les personnages historiques, dommage.

En conclusion:

Pour un premier livre médical historique, Patrick Pelloux avec "On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps : Les derniers jours des grands hommes", réussit un tour de force, vulgariser avec une extrême drôlerie et pudeur, la mort médicale et historique de nos illustres anciens et contemporains, tel que Jésus, Louis XIV, Marie Curie ou les anonymes du débarquement de Normandie en 1944.

L'auteur (Patrick Pelloux) écrit un livre, à la fois simple, personnel (Laurel et Hardy, Saturnin...) et sans prétention, ou les lecteurs y apprennent et/ou révisent, l'histoire, et l'évolution de la médecine aux travers de la mort d'illustres aïeux.

Ne boudez pas votre plaisir, la mort peut être d'une utilité publique et historique.

Un Grand Bravo à Patrick Pelloux pour ce superbe livre de vulgarisation médical et historique, que l'on dévore d'une traite.

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