Des noms et des gens en guerre, tome 2 : De la Seconde guerre mondiale aux génocides.
de Nicole Arnold, Françoise Dougnac, Maurice Tournier

critiqué par JulesRomans, le 20 mai 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Des mots en contexte de guerre totale
Ce second tome traite de tout le vocabulaire militaire, politique et économique qui est porté par la période 1939-1945. Ce sont non seulement le sens qui est livré mais aussi l’étymologie, la date d’apparition, le média (journal, affiche, discours, programme radiophonique, chanson …) et le contexte culturel dans lequel il est apparu et a pu être repris.

On notera une intéressante comparaison, aux pages 39 à 64, une comparaison des vocabulaires employés et des mythes convoqués dans les discours de Pétain et de Gaulle durant la Seconde guerre mondiale. Des explications autour du signe "V" de la victoire ou du terme "jour J" sont copieuses. L'évolution du discours antisémite vers une demande de solidarité et de respect vis-à-vis des juifs est pointé dès 1927 dans le journal "La Croix" au point que Radio-Paris (contrôlé par les Allemands) le dénonce comme le journal parisien le plus nocif.

De nombreuses pages sont consacrées successivement à ce qui touche l’univers concentrationnaire et aux tribunaux de Nuremberg et Tokyo (équivalent du premier mais cette fois pour l’Extrême-Orient). D’autres thèmes sont évidemment abordés comme bien sûr tout ce qui touche aux activités clandestines de Résistance.

La bibliographie du tome 1 se retrouve (comme celle du tome 2) dans le second volume ; le sens des nombreuses abréviations désignant la petite cinquantaine des titres de livre les plus abondamment cités dans les deux tomes n’est proposé que dans le dernier volume. Les annexes fournissent une chronologie politique et militaire de 1914 à 1945 avec pour la période 1913-1919 des repères chronologiques très précis.

Il est présenté un tableau des organisations d’extrême-droite apparues entre 1899 avec le Comité d’Action française de Vaugeois (qui précède l’Action française de Maurras) et 1943 avec des mouvements séparatistes bretons. Aux organisations françaises succèdent les mouvements propres à la Belgique de 1936 avec Rex de Degrelle à 1944 avec les Gardes wallonnes du même Degrelle. Toutefois se pose un problème d’ordre de présentation et de distinction claire entre mouvements nationaux français, mouvements séparatistes dans les frontières hexagonales, mouvements wallons et mouvements flamands de Belgique. Les sigles, noms des leaders, insignes, devises, cris de ralliement et publications portant totalement ou partiellement leurs messages sont donnés pour chaque organisation.