Vengeance : Tome 1, La Dette
de Mike Nicol

critiqué par BMR & MAM, le 16 avril 2013
(Paris - 64 ans)


La note:  étoiles
Nuages sombres sur la nation arc-en-ciel
Nous revoici partis en Afrique du sud avec un polar de Mike Nicol : La Dette.
Un polar annoncé par Courrier International et un grand succès chez nos voisins allemands : le vol semblait alléchant.
Mais l'atterrissage un peu décevant.
Mike Nicol nous conte l'histoire de deux anciens trafiquants d'armes, deux gars pas très reluisants (un blanc et un black, pour équilibrer sans doute) qui depuis les belles années des guerres sud-africaines se sont recyclés dans la sécurité rapprochée, par exemple celle des riches venus au Cap pour un safari-chirurgie (esthétique s'entend, la chirurgie).
Les deux compères mènent la belle vie, avec même quelque magot planqué dans les îles, et tout irait pour le mieux sous le ciel de la nouvelle nation arc-en-ciel.
Sauf qu'on n'échappe pas impunément à son passé. Quand on a fait ce qu'ils ont fait, on a forcément des dettes de ci de là.
À commencer par une dette envers des "potes" encore moins reluisants dont il faut assurer la sécurité : les "potes" en question trafiquent dans la drogue et les soirées hot pour la nouvelle bourgeoisie du Cap. Bon gré mal gré, faut bien les aider, eu égard à ce qu'ils savent du passé.
Et puis peut-être une dette envers d'autres groupuscules activistes avec aux commandes une beauté sombre à la main gantée. La belle Shemina semble en vouloir à nos deux compères, eu égard à ce qui s'est passé dans le passé. Et elle s'oppose tout à fait au trafic de drogue.
Les ennuis vont commencer.
Il y aura même d'autres équipes dans la danse, toujours reliées au passé. Visiblement le ciel de la nation arc-en-ciel reste obscurci et du passé, il n'est pas possible de faire table rase.
Trafic d'armes, trafic de diamants, trafic de drogue, enlèvements, meurtres et assassinats, ... voilà le menu.
Avec en prime quelques balades dans la ville, entre montagne et océan, ça donnerait presque envie.
Sauf que ça ne prend pas tout à fait : l'intrigue est un peu décousue (beaucoup d'acteurs, plusieurs sujets, pas de fil conducteur solide), le style un peu sec, les héros pas très charismatiques, ... on a un peu de mal à rester accroché même si ça se lit sans déplaisir.
Les paysages du Cap ont l'air magnifiques mais le ciel n'est pas encore suffisamment dégagé pour aller y passer des vacances.
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Pour celles et ceux qui aiment les trafiquants.
Ces 560 pages parues chez Ombres Noires datent de 2009 en VO et sont traduites de l'anglais par Estelle Roudet.
On peut feuilleter quelques pages chez Ombres Noires.