Des nouvelles d'Hector
de Robert Guilleaume

critiqué par Bolcho, le 15 avril 2013
(Bruxelles - 75 ans)


La note:  étoiles
Des nouvelles de Robert
Si vous voulez connaître le danger que court Descombes dans l'ascenseur, ou ce qu'utilise François pour peindre, ou encore les mystères de la ligne 50A, à quel point l'auteur en pince pour son éditrice rêvée, ou ce qu'il fait, en général, de ses personnages sans défense (pauvres d'eux), faites silence, laissez parler les mouches, ou bien demandez à Robert Guilleaume de vous envoyer son bouquin. Mais surtout, ne troublez pas « le sommeil du juste », il vous en cuirait.

Vous n'avez rien compris à ma critique ? C'est normal. Elle est faite pour ça.
On ne peut pas se mettre à dévoiler impunément les ressorts de ces nouvelles.

Car ce sont des nouvelles.
Il faut aimer le genre.
Moi, j'adore. Cela reste mon seul accès à la fiction.
Une nouvelle, ou bien c'est plat, ou c'est un texte qui s'enivre de sa perfection, qui prend sa source dans la connivence entre l'auteur et le lecteur.
Chez Robert Guilleaume, la nouvelle, c'est en plus l'assurance d'une aventure aussi onirique que réaliste toujours entre l'humour et la tristesse. La joie ne va jamais sans la peine et inversement.
Et vous prendrez un plaisir fou à vous faire avoir !

A coup sûr, vous resterez « d'excellente tumeur » comme il le dit si bien.
D'autant que les illustrations, elles aussi, valent le détour !

Allez donc prendre « Des nouvelles d'Hector », là :
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
22 nouvelles 8 étoiles

22 nouvelles. Enfin … nouvelles ? Pour la plupart connues des adeptes de « Vos Ecrits » puisque Robert Guilleaume y publie régulièrement depuis Janvier 2012. L’essentiel de ces 22 nouvelles sont déjà apparues dans « Vos Ecrits », 5 jamais ainsi que 3 morceaux de théâtre et un dernier de veine plus … poétique.
Il y a cependant un élément nouveau. S’agissant d’une édition papier, Robert Guilleaume s’est acoquiné avec Gilles Brault, qui lui a concocté toute une série d’illustrations, en mode noir blanc et gris, au style réaliste et moderne. Visiblement d’ailleurs, certaines nouvelles l’ont davantage inspiré car on ne retrouve pas la même densité d’illustration tout au long des nouvelles. La première, « Robert », est richement dotée quand « Une tétralogie vénusienne », par exemple, n’en a que 2. Gilles Brault explique la démarche :

« Le message s’intitulait « Si tu as du temps à perdre … ». Robert me demandait de mettre en pages son recueil de textes. Il ajoutait « Et puis tant qu’à faire, je ne refuserais pas l’une ou l’autre idée d’illustration, voilàvoilà ».
Alors j’ai lu, et mes crayons ont parlé tout seuls.
Voilàvoilà. »

Donc, des nouvelles. Qui n’en sont pas pour nous puisqu’on les connait déjà ! Vous avez remarqué, d’ailleurs ? On les reconnait. On reconnait leur auteur. Un ton, une approche de la vie, des préoccupations, qui se reconnaissent. Plutôt ancrées dans la vie courante. La vie courante belge d’ailleurs, et même plutôt bruxelloise pour être précis. Une philosophie qu’on qualifiera d’ouverte. Ouverte sur l’extérieure, les autres et les expériences.
Mais bon, vous connaissez … « La ligne 50 A », cette ligne de train qui vous emmène à Ostende pêcher la crevette ? « La machine », qui s’avère in fine beaucoup moins terrifiante qu’appréhendée ? Et « Marianne » et « Laurent » et « Christian », ces chassé croisés au dénouement variant du cruel au bonheur (ah, la bêtise de l’homme punie !) ? Et cette pauvre « Samantha » ?
Dans toutes on s’y retrouve. On retrouve celui qu’on connait maintenant sous le nom de Robert Guilleaume.
Je trouve pour ma part particulièrement émouvant de voir tirés sur papier ces textes qu’on avait vu naître au détour de l’écran branché sur C.L.. Ca fait … ça fait vrai ! (même s’il manque un n° ISBN)

Tistou - - 67 ans - 20 mai 2013


Qui est Hector ? 9 étoiles

Parfois on trouve un auteur dont la manière d'écrire nous convient, on aime lire ses textes, et on se dit "si je savais écrire, c'est comme ça que je voudrais écrire". Quant il s'agit de "critiquer" cet auteur on risque fatalement de tomber dans un cliché: "c'est bien écrit", ou bien "l'auteur a du style",... ce qui ne veut rien dire (vous dirait Feint), mais en même temps ça dit ce que ça veut dire car c'est exactement ce que je pense.

La plupart des nouvelles sont courtes et percutantes, Robert Guilleaume réussit ses chutes et parvient chaque fois à nous surprendre. Mais j'ai une préférence pour les nouvelles plus longues, quand on peut s'imprégner des personnages et que ceux-ci prennent de la consistance: le tryptique "Mariane - Laurent - Christian" et l'incontournable trajet en train sur la ligne vers Ostende sont vraiment des réussites totales. Tout y est : tendresse envers les personnages, un peu de mystère, d'humour, un petit peu de mélancolie et on se dit "c'est la vie". Un vrai bonheur.

Saule - Bruxelles - 58 ans - 8 mai 2013


Bien bel ouvrage 9 étoiles

"Des Nouvelles d'Hector", c'est tout un monde dans lequel nous entraîne Robert Guilleaume. Il aime ses personnages, leur prête vie et action tout simplement, traite de leurs phobies ou de leur noirceur d'âme sans ambages. On suit ces nouvelles avec intérêt, toutes plus haletantes les unes que les autres, certaines prêtent à sourire, d'autres surprennent par leur issue, mais aucune ne laisse indifférent.

Les illustrations ajoutent à ces ambiances, quelques caricatures valent leur pesant d'or et reflètent bien l'esprit de l'ouvrage.

Je vous parlerai aussi de la "façon" de ce livre, très travaillé, très soigné, avec les petits détails qui apportent un plus à l'ensemble.

A découvrir, sans hésiter !

Nathafi - SAINT-SOUPLET - 57 ans - 28 avril 2013