Marx Dormoy, maire de Montluçon, ministre du Front populaire de André Touret

Marx Dormoy, maire de Montluçon, ministre du Front populaire de André Touret

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par JulesRomans, le 15 avril 2013 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 65 ans)
La note : 9 étoiles
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Pain, paix, liberté ! (slogan du Front populaire)

Avec ce livre ce sont les origines du Parti socialiste qui sont remises en lumière, car Jacques Dormoy le père du personnage étudié est délégué au délégué au congrès du Havre de 1880 et actif militant de tous les mouvements socialistes guesdistes jusqu’à la création en 1905 de la SFIO. Jusqu’à sa mort en 1898 ce cordonnier (ce milieu professionnel fournit d’ailleurs de nombreux cadres aux divers mouvements socialistes de l’époque dont Georges Limousin dans la Vienne) est à la pointe localement, nationalement et internationalement des combats de la classe ouvrière, l’histoire retient qu’il est le principal promoteur de l’idée du premier mai. Au nom du Parti ouvrier français en 1892 il est élu maire de Montluçon. Cette cité est d’ailleurs voisine de Commentry qui est considérée comme ayant été doté de la première municipalité socialiste non seulement de France mais du monde.

En nous livrant un habile panorama très exhaustif de la vie de Marx Dormoy, après la période 1906 à 1914 dans la section de Montluçon du parti de Jaurès et Guesde, c’est toute l’histoire du parti socialiste SFIO de 1919 à 1940 qui apparaît en filigrane. Cela tant au niveau national où il se prononce pour la participation au gouvernement en 1932 mais refuse de rejoindre le Parti socialiste de France, qu’au niveau local où son action en tant que maire de Montluçon est très représentative du socialisme municipal pratiqué par la majorité des maires des villes de province et de banlieue s’étant réclamée de la SFIO dans l’Entre-deux-guerres.

L’expérience du Front populaire est revisitée car Marx Dormoy est nommé sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil dans le premier gouvernement du Front populaire, puis succède au ministère de l'Intérieur à Roger Salengro, au lendemain du suicide de ce dernier. Il conserve ce portefeuille dans le troisième cabinet Chautemps (juin 1937-mars 1938), puis dans le second cabinet Blum (mars-avril 1938). C’est lui qui est place Beauvau lorsqu’en mars 1937 suite à des provocations probables de cagoulards mêlés à une manifestation de partisans du Front populaire, la police tire sur la foule. En tant que ministre de l’Intérieur, Marx Dormoy lutte contre le complot de la Cagoule dont certains membres sont liés à l’Oréal (dont Eugène Schueller).

Marx Dormoy est d’ailleurs parmi les 80 parlementaires qui refusent leur confiance au Maréchal ; emprisonné puis mis en résidence surveillée par le régime de Vichy, il est victime dans la nuit du 25 au 26 juillet 1941 d’un attentat organisé par des membres de la Cagoule. Le PPF de Doriot se réjouit fort que d’autres aient fait payer à Marx Dormoy entre autre sa révocation de Doriot en tant que maire de Saint-Denis. Entré dans le martyrologe de la gauche, Marx Dormoy a donné son nom à un nombre très imposant de rues et d’établissements scolaires dans l’ensemble de la France métropolitaine.

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Les éditions

  • Marx Dormoy (1888-1941) [Texte imprimé], maire de Montluçon, ministre du Front populaire André Touret
    de Touret, André
    Créer
    ISBN : 9782909797267 ; 23,00 € ; 30/04/1998 ; 256 p. ; Broché
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