Essai sur l'art de ramper à l'usage des courtisans
de Paul-Henri Thiry, baron d’Holbach

critiqué par Smokey, le 24 mars 2013
(Zone 51, Lille - 38 ans)


La note:  étoiles
Rien n'est plus difficile que l'art de ramper...
14 courtes pages d'humour grinçant et d'ironie... C'est tout ce qu'il faut à Holbach, baron de son titre, pour nous communiquer sa vision de l'activité principale du courtisan à la cour: ramper.

Condensé d'antiphrases, cet essai sur les "animaux" comme il aime les appeler, nous dépeint cette catégorie sociale si particulière comme étant composée d'hypocrites, d'animaux amphibies.
Proche de Diderot, il nous démontre que rien ne vaut plus que la capacité d'apprendre par soi-même, pour soi-même en dépit de toutes les conventions sociales.

Petit extrait:

"Il faut avouer qu’un animal si étrange est difficile à définir ; loin d’être connu des autres, il peut à peine se connaître lui-même ; cependant il paraît que, tout bien considéré, on peut le ranger dans la classe des hommes, avec cette différence néanmoins que les hommes ordinaires n’ont qu’une âme, au lieu que l’homme de Cour paraît sensiblement en avoir plusieurs. En effet, un courtisan est tantôt insolent et tantôt bas ; tantôt l’avarice la plus sordide et de l’avidité la plus insatiable, tantôt de la plus extrême prodigalité, tantôt de l’audace la plus décidée, tantôt de la plus honteuse lâcheté, tantôt de l’arrogance la plus impertinente, et tantôt de la politesse la plus étudiée ; en un mot c’est un Protée, un Janus, ou plutôt un Dieu de l’Inde qu’on représente avec sept faces différentes."