Jean Mardikian et la bande dessinée, d'Angoulême au mont Ararat
de Michèle Armanet

critiqué par JulesRomans, le 17 mars 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
François Ier comte d'Angoulême puis roi de France. La BD reine d'Angoulême et de l'univers franco-belge réuni
Pourquoi et comment Angoulême est devenue la capitale de la BD ? Tout ce que vous avez toujours rêvé de savoir, pour vous confirmer que vous êtes un bédéphile averti, est là.

Jean Mardikian a porté sur ses fonds baptismaux en 1974 le premier festival d’Angoulême. Il était à l’avant-garde plus de la cohorte des anges pour bénir l'évènement que des masses du prolétariat pour s'y engouffrer, vues les options démocrates-chrétiennes de cet élu adjoint à la Culture en 1971 (le maire était alors le modéré Roland Chiron).

Les deux premiers chapitres nous livrent ce que fut la première vie de Jean Mardikian, bref les années qui précèdent 1974. C’est en 1922 que ses grands-parents arméniens arrivent à Marseille après leur fuite de la Turquie.

Les six chapitres suivants nous racontent les hauts et les bas liés à la tenue successive des festivals et à la création du CNBDI. On notera que l’ouvrage veut éviter toute polémique lorsqu’il émet une opinion sur certains freins (comme celui au départ de l’ancien maire socialiste Jean-Michel Boucheron, à noter que cette opposition est temporaire et qu'en 1981 c'est lui qui permet la venue de Jack Lang et d'un autre ministre) et certains échecs (le projet d’une fusée Tintin). Des informations sur l’ensemble de ce qui compose le Pôle image sont fournies, elles restent un peu opaques et font l’impasse sur toutes les critiques (la Chambre régionale des comptes a été d’une extrême sévérité avec sa gestion, nous apprend la presse locale).

Les annexes couvrent quarante pages. Pour l’anecdote on y goûtera le discours prononcé par Jean Mardikian lors d’un forum tenu à l’occasion du 2 500e anniversaire de la naissance de Confucius où sont cités plus abondamment des missionnaires jésuites que Confucius lui-même.