Purple America
de Rick Moody

critiqué par Féline, le 25 janvier 2003
(Binche - 45 ans)


La note:  étoiles
Décadence physique et psychique
Billie Raitliffe, tétraplégique et privée de paroles par une maladie dégénérescente, voit sa vie sombrer encore plus l'espace d'un week-end. Son second mari la quitte, las de la voir dépérir, en même temps qu'il prend congé de la direction de la centrale nucléaire voisine. C'est le moment que choisit Hex, son fils, qui se sert de l'alcool pour vaincre son bégaiement, pour venir lui faire sa visite de bonne conscience. Horrifié, il se voit alors contraint de prendre sa mère en charge.


Le roman raconte les évènements de ce week-end, tour à tour par les différents intervenants, et est ponctué de nombreux flash-back qui mettent en lumière les ressentiments, les rancoeurs et les frustrations des protagonistes. Rick Moody nous offre une satire de la société américaine, une vision très noire des êtres humains dont il compare de manière subtile la décadence à celle de la décrépitude d'un corps malade.
Il aborde les thèmes les plus divers tels que l'euthanasie, la frustration sexuelle, la pollution nucléaire, la manipulation des médias et la dissimulation d'informations capitales au public par les dirigeants des grosses usines polluantes.

Bref, un roman très noir et pas franchement gai. J'ai eu énormément de difficultés à me plonger dans sa lecture. J'ai d'ailleurs failli renoncer à plusieurs reprises au cours des cinquante premières pages. Finalement, on est quant même pris par l'intrigue, malgré un style parfois lourd et, disons le franchement, assommant. A noter cette phrase de 5 pages (oui oui vous avez bien lu 5 pages) qui raconte en détail les soins prodigués par un fils à sa mère tétraplégique. Le roman se terminera dans une apothéose où tous les sentiments refoulés refont surface.

Ce roman ne me laissera pas franchement un souvenir marquant. J'ai été heureuse de le voir se terminer. Cependant, je mets trois étoiles pour la qualité de l'écriture et de l'histoire. A conseiller aux amateurs de romans très noirs et surtout pas aux déprimés.