Le voyageur intemporel
de Jean-Marie Manson

critiqué par CC.RIDER, le 31 janvier 2013
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un fatras new-age
Lors d'une promenade solitaire sur une plage bretonne, Richard, 60 ans, archéologue en retraite, découvre un chapeau de femme, sorte de capeline apparemment très ancienne, une paire de gants de fine dentelle et un très vieux livre. Ces objets vont lui permettre de résoudre un certain nombre d'énigmes aimablement distillées par une certaine Jeanne Lacordière, aristocrate ayant vécu et souffert à l'époque de la révolution française et qui vit dans une autre dimension. Très vite, Richard sera contacté par Marie, 50 ans, lointaine descendante de Jeanne. Autant intéressé par la beauté et la gentillesse de Marie que par le mystère entretenu par Jeanne, notre retraité tristounet ira de surprises en surprises dans une quête de la fameuse « Connaissance » qui, finalement, lui fera découvrir l'amour.
Ce roman de fantaisie sous-titré « Tout le royaume d'Osiris dans le chapeau de tante Berthe » (sacré programme !) démarre sur d'excellentes prémisses, le voyage temporel, les mondes parallèles, les mystères cachés. Il promet même beaucoup avant de mollement sombrer dans de pesantes descriptions de théories bien connues comme le mythe d'Isis et Osiris, l'Atlantide, les civilisations disparues, les Mayas, les Hyperboréens, les Titans voire les Celtes des origines. Tous ces peuples auraient été influencés par des voyageurs venus de l'espace et même été issus de croisements avec des géants extra-terrestres. Un fatras new-age, composé d'ésotérisme, d'occultisme, de paranormal et de philosophie maçonnique, le tout assez mal cuisiné par l'auteur et vite trouvé indigeste par le lecteur. Pour faire passer la pilule, Manson y a ajouté une grosse louche d'amour entre seniors (dommage que ses descriptions de scènes torrides soient plus pornos qu'érotiques...) L'auteur semble en effet ne pas savoir se contenter de suggérer quand c'est nécessaire. Le lecteur n'en donnera pour preuve que d'inutiles dérives triviales comme « envie de faire pipi » ou « satisfaire un petit besoin naturel », les menus complets des repas, goûters, collations et autres sans oublier la manière dont Richard a dormi chaque nuit, ce dont le lecteur se moque éperdument... Bon public, il acceptera volontiers les invraisemblances d'une intrigue convenue et sans surprise, les apparitions de fantômes ou d'Highlanders immortels comme Hiram (avatar d'Osiris) ou Jeanne, mais certainement pas l'absence d'intrigue construite ni le nombre incalculable de fautes d'orthographe, de syntaxe ou de conjugaison, ce qui donne l'impression d'inachevé et d'amateurisme. Une bonne correction, une complète relecture et une drastique remise en forme aurait été nécessaire. Un point positif quand même : ce texte est illustré par de très jolis et très élégants dessins en noir et blanc. J.M.Manson, qui révèle donc un très bon coup de crayon, se dit d'ailleurs « écrivain » et « dessinateur ». Il devrait surtout cultiver son second talent...