Raging Bull de Jake LaMotta

Raging Bull de Jake LaMotta

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Septularisen, le 28 janvier 2013 (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (22 905ème position).
Visites : 3 276 

COMME UN TAUREAU SAUVAGE

Ce livre est l'autobiographie en forme de récit-confession de Giacobbe La MOTTA, plus connu sous le nom de Jake La MOTTA surnommé "le taureau furieux" et qui fut champion du monde de boxe, catégorie poids moyens de 1949 à 1951.
Né dans bas quartiers du Lower East Side (dans le Bronx) en 1922, italo-américain enfant d’immigrés Siciliens il est élevé sans aucune éducation, sans culture, par des parents absents, entre une mère courageuse mais inculte et un père sans travail, porté sur la boisson et souvent violent avec sa femme.

A seize ans, La MOTTA qui abandonné l’école depuis longtemps et qui passe la plupart de son temps la rue, ne connaît que deux choses, la castagne et le vol. Il fait déjà preuve d’une violence et d’une agressivité hors du commun. Après quelques braquages minables et l’agression d'un bookmaker pour lui voler l’argent des paris, il est arrêté pour tentative de braquage d’une bijouterie et est emprisonné dans maison de correction de Coxsackie. Pour lui c’est l’enfer sur terre. Heureusement l’aumônier de la prison, le père Joseph, lui vient en aide et lui trouve un travail dans la salle de sport de la prison. Jake y découvre la boxe… pour lui c’est une véritable révélation !...

La suite appartient à l’histoire : le "taureau furieux" du Bronx est né !... Pour La MOTTA, il n’y a plus qu’un but, un objectif, le titre de Champion du Monde. Sa légende s’écrit au fur et à mesure de ses combats, de ses victoires, de ses défaites, avec ses hauts et ses bas, avec sa rage et sa volonté, qui le mènent le 16 juin 1949 à Detroit à affronter le Français Marcel CERDAN pour le titre de Champion du Monde des poids moyens…

Ce livre est une autobiographie rédigée au premier degré, sans romance ni pathos, véritablement «brut de décoffrage», l’auteur écrit comme on parle, avec son langage des rues direct et un style heurté et brutal, incluant d’ailleurs un usage certainement abusif de «noms d’oiseaux»!... Le style n’est pas sans rappeler celui d’un Sam SHEPARD, (les gros mots en plus!)...
Que voulez-vous La MOTTA (bien que grand lecteur) n’est pas un intellectuel et ne s’en cache pas!... Ce n’est pas un ange non plus, mais, il sait raconter son histoire et captiver son public, il ne nous épargne rien, avec crudité, réalisme et une grande dose de sincérité (je dois le dire…), il nous raconte les bons moments de sa vie… comme les pires !...

Facile à lire (quelques heures suffisent), mais extrêmement bien écrit, je dois l'avouer, ce témoignage direct et sans fioritures sur le monde de la boxe m’a vraiment passionné. Tous les ingrédients du « rêve américain » y sont : solitude, bagarres, braquages, délinquance juvénile, alcoolisme, règlements de comptes, femmes fatales, scènes de ménage, prison, la Mafia, les meurtres, la déchéance, la rédemption, les amis, les traitres… et la boxe, la boxe, toujours la boxe, à s’en faire péter les tripes, à en crever….

A noter que le livre est suivi d'une très (trop) longue postface de Patrice CARRER, journaliste et traducteur du livre, qui est une sorte d'essai sur l'histoire de la boxe, et le monde qui l’entoure… Si cela intéressera vraisemblablement les néophytes, cela n’apporte absolument rien au livre, et on peut sans problèmes se dispenser de la lire !...

Pour la petite histoire Jake La MOTTA, aujourd’hui âgé de 91 ans, véritable grand-père gâteau, père de six enfants (ses deux fils, eux, sont tragiquement décédés) vit paisiblement à Miami avec Denise, sa… sixième femme!
Enfin, je ne peux finir cette critique sans rappeler le film "Raging bull", réalise en 1980 par Martin SCORCESE, avec Robert De NIRO, dans le rôle principal et dont l’histoire reprend une partie de ce livre.

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Go go go! Punch Punch Punch !

7 étoiles

Critique de Numanuma (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 50 ans) - 13 octobre 2013

Jake La Motta est un homme heureux. Il a accompli son rêve de gosse. Peu de gens peuvent en dire autant. Jake La Motta est devenu champion du monde de boxe. Mieux que ça, il est entré dans la légende. Pour de bonnes et de mauvaises raisons. Dans. La. Légende.
Je ne suis pas un fan de boxe et pourtant, comme beaucoup, je suis capable de citer les noms d’une bonne dizaine de boxeurs qui ont laissé leur nom au Panthéon de leur sport. Mohamed Ali, Joe Frazier, Sugar Ray Leonard, Sonny Liston, Marcel Cerdan, Mike Tyson, George Foreman, Joe Louis et, bien entendu, Jake La Motta. Bon, pour être honnête, il faudrait que j’ajoute Rocky Balboa.
Dans cette liste, certains noms sont plus mythiques que d’autres, celui de Cassius Clay-Mohamed Ali le premier. Mais, à ma connaissance, seul La Motta a eu droit à un film devenu un classique. Son autobiographie, qui inspira le film et lui donna son titre, n’a pas la même considération ; avec cette nouvelle édition sortie chez 13e Note, dans sa décidément excellente collection Pulse, le livre a une nouvelle chance.
Avouons-le, il n’est pas vraiment question littérature ici. Pourtant, cette bio se lit comme un bon roman. Ne cherchez pas d’effets de style, pas de longues phrases racées ni de métaphores complexes. Ici, on est plutôt dans le brutal, dans le langage de la rue, dans le verbe cru et libre des contraintes du lettré.
A la limite, c’est presque trop hollywoodien pour être vrai cette histoire de petit voyou sauvé, enfin, sauvé…, de la mauvaise pente par la boxe, via une maison de correction et un prêtre. Et pourtant ! Tout est là, dans cette jeunesse paumée marquée par la violence paternelle et la violence de la rue. La Motta a réalisé son rêve sans jamais tomber vraiment malgré les coups de Cerdan, les coups du sort ou les coups de au-dessous de la ceinture. Il titube, oui, ça c’est sûr, il vacille méchamment même, mais comme le roseau, il ploie sans jamais rompre. Et se relève !
Jake La Motta a tout gagné, tout claqué, tout perdu, il est allé au bout de l’Enfer et en est revenu pour le raconter. On ne fait pas tomber un survivant !

Forums: Raging Bull

Il n'y a pas encore de discussion autour de "Raging Bull".