Le terrorisme intellectuel de 1945 à nos jours
de Jean Sévillia

critiqué par Lecassin, le 22 janvier 2013
(Saint Médard en Jalles - 68 ans)


La note:  étoiles
Pensée unique...
Voilà un ouvrage indispensable à tout observateur de l'actualité et de la politique au sens noble du terme.
Jean Sévillia retrace et commente les 60 dernières années de notre Histoire sous l'angle du « terrorisme intellectuel » et de la pensée unique. Point de rancœur dans le propos, mais un éclairage salutaire sur les aveuglements collectifs qui ont émaillé la période.
Quand on pense qu'en 2005, la presse bien pensante affublait le Pape Benoît XVI, fraîchement élu, du surnom de « berger allemand », lui qu'on appelait déjà « Panzer Cardinal » avant son élection…
…Et la même presse bien pensante qui qualifie, au jour de l'anniversaire (30 ans) de l'entrée de l'armée communiste du Nord Vietnam à Saïgon le 30 avril 1975 de « libération »…
Il est à craindre que le « terrorisme intellectuel » ait encore de beaux jours devant lui… et qu'il faille des historiens comme Jean Sévillia pour contrebalancer le propos.
Une petite définition pour bien situer le propos : « le terrorisme intellectuel est une mécanique totalitaire. Pratiquant l'injure, l'anathème, le mensonge, l'amalgame, le procès d'intention et la chasse aux sorcières, il fait obstacle à tout vrai débat sur les questions essentielles qui engagent l'avenir. »
Un ouvrage rafraichissant pour qui ne boit pas comme du petit lait les infos distillées (voire matraquées) tout au long de la journée au rythme des journaux télévisés (ou téléguidés, c'est selon…).
50 ans de confiscation du débat intellectuel 8 étoiles

Si le livre de Jean Sévillia commence à dater (2000), il souligne une permanence qu'on retrouve toujours dans les années 2010, à savoir la manière qu'a la classe dominante de s'accaparer l'arme médiatique pour imposer son agenda aux foules.
L'auteur souligne bien que cette confiscation de la parole publique ne relève pas de la rhétorique gauche-droite car cette dichotomie est artificielle, la droite comme la gauche ayant convergé en France comme dans le reste du monde occidental dans une synthèse sociale-libérale dont il est désormais considéré comme presque criminel de vouloir sortir.
C'est ainsi qu'au cours des cinquante années qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il a été très difficile de critiquer le Communisme, l'anticolonialisme, le féminisme, l'antiracisme, la libération sexuelle ou encore l'avortement.
Tous ces combats dont se réclame le progressisme au prix parfois de grands-écarts intellectuels impossibles à supporter mais que l'intelligentsia appointée par le système parvient tout de même à assumer moyennant une confondante mauvaise foi. Ce qui surprend aussi c'est la permanence des méthodes et comment les vieilles recettes parviennent (de moins en moins il est vrai) à tenir à l'écart les courageux qui à un moment donné sifflent la fin de la récréation: c'est la stigmatisation, la diabolisation, l'accusation de fascisme, la reductio ad hitlerum. Si l'on n'est pas d'accord avec le PACS, c'est forcément qu'on est un fasciste, si on signale que le Communisme a été un régime plus meurtrier que le nazisme, c'est qu'on est proche de ce dernier.
Sévillia égrène de façon chronologique les occurrences de ce débat intellectuel biaisé et illustre de façon assez convaincante je trouve la confiscation de la classe dominante de la parole publique et de là, du débat des idées, surtout depuis l’avènement dans les années 50 de la télévision. Daté, ce livre ne prend pas en compte la survenance d'Internet et du formidable bouleversement dans la diffusion des connaissance et de la pluralité des opinions qu'a généré ce nouveau media (et qu'on semble de nouveau vouloir confisquer, car trop subversif).
La démarche de l'auteur fait immanquablement penser à celle d'Eric Zemmour. Or, il est beaucoup moins connu (membre de la rédaction du Figaro Magazine, media assez confidentiel), illustrant à merveille sa thèse: sans exposition médiatique, point de diffusion de ses thèses.

Vince92 - Zürich - 46 ans - 7 août 2018


Politisé. 10 étoiles

C'est un livre politisé, si on a le même avis que Jean Sévilla on va forcément trouver ce livre juste. Les gauchistes ne vont pas adorer ce livre. Mais il est juste et rempli de vérités. L'histoire décousue du mensonge et des contre vérités. Ces faux semblants et cette hypocrisie très convaincante. Cette gauche cachée derrière leurs fonctions dans l'administration, facile, les jobs à vie et la belle retraite, vingt pour-cent de la population, pis les autres, y font quoi?

Obriansp2 - - 53 ans - 22 novembre 2015