La surenchère, l'horreur médiatique
de Marc Moulin

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 16 janvier 2003
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
... ou « l’horreur médiatique »
Marc Moulin, le fils de Léo, identifie et dénonce un phénomène qu'il observe dans tous les médias : la surenchère.
Le toujours plus, plus loin, plus fort, plus sexe, plus violent .
Il passera en revue la publicité, la télévision, le cinéma, Internet, la radio, le magnétoscope, la bd et le rock.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Qu'est-ce ce « là » ? « Comment est-on passé de la vulgarisation à la vulgarité ?
De la télévision pédagogique à la télévision assommoir ?
De la bande dessinée aux mangas ?
Du cinéma d’auteur au cops movie ?
Du rock’n’roll au gangsta rap ? »
La télévision, au départ, était une magnifique opportunité pour apporter de la culture à ceux qui en manquaient.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le but n'est pas atteint.
En outre, Marc Moulin craint qu'un des aspects positifs, car il faut bien en trouver un, de la télé ne disparaisse : à l’heure actuelle, elle permet parfois une conversation entre collègues, membres d’une famille, … au sujet de l'émission que tout le monde a vue la veille.
Mais qu’en sera-t-il lorsque les « bouquets » auront envahi l’espace télévisuel ?
Plus personne ne regardera la même chose…
« Le danger ultime de la surenchère se présente quand, notamment, le public (le citoyen) perd la faculté de trier et de hiérarchiser les messages. »
Or, l’enjeu est énorme : « notre appréhension du monde aujourd'hui conditionne inévitablement ce que nous en ferons demain ».
L'analyse est rondement menée.
Et puis, n’oublions pas que Marc Moulin est un familier du monde des médias.
Un autre atout de l'auteur est son écriture : il possède indéniablement un style, dont l’humour n'est pas absent.
Un regret : pas de solution, ni même d'ébauche de solution pour sortir de ce marasme.
Peut-être est-ce normal car « le propre de la surenchère, c'est évidemment qu'elle contient les germes d’un impossible retour en arrière »…
Ah là là, ma bonne dame, dans quel monde vivons-nous ?!…