Kassauan - une enquete d'Olaf Begon
de Alain Gagnon

critiqué par Libris québécis, le 12 janvier 2013
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
La Culture amérindienne
Ce roman fantastique est une initiation à la culture amérindienne. Quelque part à la frontière de la taïga, les Indiens et les Blancs partagent un territoire, dont Saint-Euxème est la principale agglomération. Dans cette ville fictive, 28,000 habitants vivent paisiblement jusqu’à l’avènement de la construction d’un barrage hydroélectrique, qui a chassé de nombreux habitants de leurs maisons, sans compter les animaux, qui ont perdu leurs abris et leurs sources d’alimentation. Si la population se soumet à la dictature des progrès technologiques, il n’en est pas de même pour la faune.

La révolte gronde dans le monde parallèle de l’Euxémie. Les humains en liaison avec les esprits tentent de s’arroger des pouvoirs pour se venger de la dévastation dont ils sont victimes. Les dieux, figurés par la gent animalière, disposent de moyens paranormaux imparables pour se débarrasser des ennemis. La vengeance est douce au cœur de l’Indien, dit la maxime. Tous les bons manitous sont mis à contribution pour que justice soit rendue. Mais c’est dans un bain de sang que deux Euxémois paient le prix de la spoliation. Olaf Begon, le chef de police de la ville, doit livrer un combat inégal aux forces du mal. L’ennemi est incernable puisqu’il est partout et nulle part. Il ne reste alors qu’à recourir au savoir d’un chaman, en l’occurrence une fillette autochtone, pour vaincre les mauvais esprits voués à la perdition du monde. Réussir en somme à rétablir l’harmonie entre les entités transcendantales et terrestres.

Alain Gagnon présente une conception manichéenne de notre monde. En fait, il décrit une société qui doit recourir aux chamans pour vaincre l’âge des ténèbres. Cet abandon aux mains des dépositaires des puissances supranaturelles incite tous les usurpateurs à s’attribuer ce rôle dans une société dépourvue de philosophie. L’auteur s’est inspiré de la vogue fantastique belliqueuse pour y inscrire un polar, qui explique clairement la vision amérindienne de l’univers.