Guerre et littérature de jeunesse, 1913-1919, Analyse des dérives patriotiques dans les périodiques pour enfants
de Laurence Olivier-Messonnier

critiqué par JulesRomans, le 6 janvier 2013
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Lili, Bécassine et les Pieds Nickelés sur le pied de guerre
Cet ouvrage se donne pour tâche d’approcher ce que fut la littérature de jeunesse patriotique durant la Première Guerre mondiale. L’auteure le fait à travers quatre productions :

- Les aventures de Bécassine qui paraissaient dans la "Semaine de Suzette"
- Les aventures des Pieds Nickelés publiées à l’intérieur de "L’Épatant"
- Les aventures de L’espiègle Lili que l’on trouve dans "Fillette"
- Les petits romans appelés "Les livres roses pour la jeunesse "

L’avantage de ce choix est que les aventures des deux premiers héros durant la Première Guerre mondiale sont disponibles assez facilement à l’achat d’occasion sous forme d’albums. Nous déconseillons formellement l’achat d’un extrait des aventures des Pieds Nickelés dans une réédition récente chez Vents d’ouest dans l’ouvrage intitulé "Le Meilleur des Pieds Nickelés". Cela tient du pire en matière de reproduction : gris sales, diminution du format d’origine ce qui rend les textes sous l’image lisibles avec une loupe, un début au milieu d’une aventure et une fin qui n’en est pas une. Des numéros de "Fillette" peuvent s’acheter d’occasion comme la plupart de la centaine des petits romans constituant la collection des "livres roses pour la jeunesse ". Il y a eu dans l'Entre-deux-guerres des albums de Lili qui évoquent la période de la Grande Guerre, ils sont aujourd'hui quasiment introuvables.

L’ouvrage de Laurence Olivier-Messonnier contient douze reproduction au contenu variable ce peut-être une première page d’un des trois journaux ou d’un roman cités, un très court extrait où les trois groupes de héros sont en scène, une photographie à l’intérieur … Pour la qualité des reproductions, on peut reprendre une partie de ce que nous disions plus haut : gris sales, diminution du format d’origine.

Les qualités d’analyse de l’auteure font heureusement la valeur de cet ouvrage. Quiconque veut comprendre comment pour la première fois on mobilise idéologiquement les enfants dans un conflit doivent lire ce livre. Par ailleurs tous les enseignants qui voudront proposer des pages de journaux de la Grande Guerre à leurs élèves trouveront là les clés pour inviter les élèves à en relever la substantique moelle.