Ce que porte la nuit
de Scott O'Connor

critiqué par Patrob, le 28 décembre 2012
( - 73 ans)


La note:  étoiles
premier roman coup de maître
L’histoire :

Lucy Darby a disparu il y a un an, laissant derrière elle Le Kid, son petit garçon de onze ans, et son mari, David.

Depuis, chacun essaie de combler ce vide insupportable comme il peut. Le Kid a fait voeu de silence et se réfugie dans un univers d’invincibles superhéros ; quant à son père, nettoyeur de scènes de mort, il aide chaque nuit des inconnus à faire un deuil dont il est lui-même incapable.

Mais Le Kid dort de moins en moins et David est tourmenté par des flashs troublants dans lesquels Lucy lui apparaît.

Que s’est-il vraiment passé un an plus tôt ?

Mon avis :

Le titre original, « Untouchable », qui fait référence à la caste des parias en Inde, semble très approprié pour résumer d’un mot ce que sont les deux personnages du livre, des « marginaux » que pas grand monde ne veut côtoyer, le père à cause de son métier très particulier, et le fils à cause de son apparente fragilité et de son statut de souffre douleur à l’école.

Le titre français résume quant à lui très bien l’atmosphère d’une noirceur effrayante de ce roman qui nous prend aux tripes dès le début et qu’on ne veut plus lâcher avant la fin, avant de savoir comment la mère est morte (on le devine assez rapidement) et surtout comment le père et le fils vont réussir à surmonter cette douleur qui les submerge et les empêche de vivre.

Le livre est construit sur un rythme alternatif, d’une part le point de vue du père, qui a de plus en plus de mal à assumer son travail avec son obsession de protéger son fils, de l’autre le point de vue du Kid, qui, prisonnier de son pacte de silence, va trouver une autre manière de faire ressortir ses émotions et ses angoisses.
Ce rythme alternatif, qui accentue l’effet de solitude de chacun des personnages, et le procédé d’un narrateur extérieur, nous plongent dans un monde qui peut paraître très froid, très noir, mais qui au final est très émouvant, car on s’attache à ces personnages si malheureux qu’on a envie que le livre se termine sur une lueur d’espoir.

Ce premier roman est pour moi une réussite totale, un vrai coup de cœur, certes ce n’est pas une histoire facile à aborder, mais une fois qu’on l’a commencé, on ne peut plus s’arrêter, et l’on reste marqué par cette lecture, même des semaines après l’avoir terminée. C’est un livre que je conseille à toutes mes connaissances qui aiment lire des histoires fortes et marquantes.