La France européenne : le grand tournant
de Alexandre Adler

critiqué par Veneziano, le 26 décembre 2012
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Une Europe concertée et rigoriste pour sortir de la crise
L'Europe s'est faite pour la paix et l'union commerciale, douanière et monétaire. Ce temps-là est fini et doit être dépassé pour sauver l'Europe, par la concertation, la rigueur et la recherche de la croissance, pour sa survie économique, financière et sociale, pour arriver à fonder un modèle capable d'un peu d'influence et éviter une domination géopolitique et économique, au profit des pays émergents.
La recette-miracle est difficile à trouver, pour une raison externe et une raison interne. Sur le plan externe, le modèle unique libéral occidental est remis en cause, et est à repenser pour en panser les excès dont la crise actuelle est la fille. Sur le plan interne, les divergences économiques coûtent cher, et les tâtonnements politiques, résultant du caractère hétéroclite des économies nationales et des ambitions respectives, ne rendent pas aisées le schéma vers une union économique, financière et budgétaire, suffisamment rigoriste pour redresser les comptes et stimulante pour redémarrer la croissance. Deux zones monnaies européennes, liées par un système de convergence, comme on l'a pu connaître avant l'euro, pourrait constituer un remède transitoire. L'économiste Christian Saint-Etienne avait émis l'hypothèse d'un tel scénario.

L'auteur n'avance pas de solution certaine, et a bien conscience de devoir avancer à pas feutrés. Il est persuadé de l'obligation de l'Europe d'aller de l'avant en se posant des questions géopolitiques qui dépassent les frontières nationale, et même continentales.
Il dénonce les souverainismes, de droite comme de gauche qui déforment la réalité pour servir des fins électoralistes.

Le style est un peu pompeux, le ton alarmiste et empreint de l'espoir né de l'urgence. Il est assez clair et convaincant. Un sursaut civique de survie doit est inévitable et incontournable, et les mauvais travers de la construction européenne depuis 50 ans sont à bannir, le passé récent est à analyser au mieux. A défaut de solutions certaines, il donne des pistes intangibles, ce qui n'est déjà pas mince.
Il fait réfléchir, fait prendre conscience, ce qui est loin d'être vain.