Mémoires d'un vieux con
de Roland Topor

critiqué par Catinus, le 21 décembre 2012
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Où se cache le génie ...
A en croire le narrateur, - un certain R.T. -, il apparaît que nous avons affaire ici à une sorte de magicien car tout ce qu’il touche ou plutôt tous ceux qu’il côtoie subissent une transformation géniale, une sublimation – certains évoqueraient le terme de pygmalion ! Si l’homme vous est inconnu c’est qu’il a préféré rester dans l’ombre, loin de la renommée qui souvent l’a rattrapé, à l’insu de son plein gré.
Nous allons donc assister à un hallucinant – ou plutôt désopilant - voyage à travers quasi tout un siècle et découvrir que, sans ce R.T., tous ces artistes et hommes célèbres n’auraient pas connu la destinée que l’on sait.
A pointer par exemple, la rencontre avec Sarah Bernhardt, Toulouse-Lautrec, Gertrude Stein, Picasso et ceux du Bateau-lavoir, … Sartre et ceux de St-Germain-des-Prés, …

Extraits :

- (…) nous n’avions pas de quoi acheter du charbon au bougnat de la rue de l’Estrapade. En fait, d’octobre à mars, nous mourûmes de froid. Pour nous réchauffer, nous ne savions plus quel jeu inventer ! Je me souviens de parties de saute-mouton qui duraient toute la nuit. Mais les voisins de l’étage inférieur se plaignirent (…)

- J’adore la Belgique, de la Wallonie aux Flandres, de Memling au Roi-Chevalier, du Congo à Ensor, D’Astrid à Horta, sans oublier Hankar et Blérot. Des peintres magnifiques ont surgi de ce plat pays : Khnopff, dont la sœur me fascinait et qui, par jalousie, essaya de m’assommer par derrière ; Spilliaert, si proche de moi par moment que je me demandais où était mon portefeuille, et Rops, le spécialiste des rondeurs féminines, et la gueuze, et les caracoles, et les frites, et Wouters, et la banque …Ah ! La banque belge !... (…)