45 tours rock
de Hervé Bourhis

critiqué par Numanuma, le 15 décembre 2012
(Tours - 50 ans)


La note:  étoiles
Les atours du 45 tours
Aaaah, Hervé Bourhis, je vous kiffe ! Déjà en 2007 - la vache, 5 ans ! - avec votre Petit Livre Rock, chroniqué ici même, j’avais pris un grand pied, à la fois graphique et musical. Bon, j’avoue, je n’ai pas acheté la version augmentée de 2009, ça sentait un peu trop le plan marketing pour moi mais bon, on pardonne. D’autant plus que j’ai laissé passer, pour cause de finances défaillantes je suppose, votre Petit Livre des Beatles et que votre site m’apprend l’existence d’un Petit Livre de la Vème République chez Dargaud qui m’a l’air de valoir son pesant d’or.
Mais revenons à ce qui nous intéresse aujourd’hui. Plein d’entrain, j’écris sous la poussée du swing de Django, et ça va vite croyez-moi ! Cette nouvelle BD, grand format cette fois, toujours chez Dargaud, excellente maison, rassemble « une sélection illustrée et subjective des singles emblématiques du rock, de Chuck Berry au White Stripes, en passant par Bowie, les Stones et tutti (frutti) quanti ». De 1945 à nos jour, 45 titres plus un, le fameux titre bonus présent dans toutes les bonnes listes, 46 titres donc, plus ou moins connus et plus ou moins discutables.
Bah oui, en ce qui me concerne, qu’un groupe aussi anecdotique que les Libertines y figure me laisse dubitatif. De même que la présence de groupes aussi chiants qu’un dimanche devant Jacques Martin, quiconque a subi la même épreuve saura de quoi je parle, que Radiohead ou REM, voire Pink Floyd… J’ai pris volontairement des groupes qui n’ont pas de milieu : on aime ou pas ! Mais bon, la subjectivité est l’ultime liberté du rock, non ? Ça n’a pas l’air comme ça, mais c’est vachement puissant ce que je viens de dire, pensez- y !
Et puis, le 45 tours, c’est quoi aujourd’hui ? Ça n’existe plus que dans les rêves humides de hippies grisonnants qui ont connu la grande époque du vinyle et qui pleurent devant la qualité finalement pas si élevée du CD et sa froideur sonore, ça n’existe plus que dans les portefeuilles bien garnis des geek audiophiles des précédents, bah oui, nombre de hippies sont devenus des cadres sup’ bien payés à la nombreuse descendance, peace and love brother, et dans les travées des foires aux disques de Tours, véridique, j’y étais et je n’ai pas acheté de 45 tours à 30€ ! D’ailleurs, Hervé Bourhis, vous êtes de Touraine, serait-ce un le signe que j’ai bien choisi ma nouvelle ville ?
Graphiquement, que dire, mon Elvis, que dire ??? C’est la classe quoi ! Une merveille pour les yeux. Les pages sont toutes organisées de la même manière sans que cela lasse le chaland – oui, parfois je tente les allitérations foireuses : en haut, le titre et l’interprète, en-dessous à gauche, une reproduction fidèle de la pochette du disque, à droite et en-dessous, des infos sur le titre, l’auteur, l’interprète…, sous forme de texte ou de petits strips fort amusants et bien vus. Mon préféré : Les aventures de Brian Jones à la ramasse. Brian arrive à l’ouest en répétition, ce qui provoque ces réactions de la part de Mick et Keith :

Mick : On peut pas le virer quand même.
Keith : Bah non, c’est notre ami.
Mick : Par contre notre manager peut le faire.
Keith : Oui, quel salaud, je l’appelle sur-le-champ.

Comment, en quatre répliques et deux cases de BD résumer un des pires épisodes de l’histoire du rock, qui est fort riche en anecdotes de ce genre, allez voir chez AC DC, les Beatles, Pink Floyd, Aerosmith, Guns and Roses, Metallica…, j’en oublie forcément. Chapeau bas monsieur Bourhis !