Le prix de l'incompétence, histoire des grandes erreurs de management
de Christine Kerdellant

critiqué par Béatrice, le 4 janvier 2003
(Paris - - ans)

La note: étoiles

« La gestion n’est pas une science exacte »

Il y a des sociétés qui se sont trompées en modifiant leur produit : « en 1985 Coca-Cola remplaça sa boisson traditionnelle par un breuvage au goût rajeuni ». Résultat : des milliers d’Américains descendirent dans la rue pour exprimer leur colère. Et il y a des sociétés qui ont frôlé la catastrophe pour ne pas avoir fait évoluer leur produit : au début des années 90 le Club Méditerranée proposait à ses clients les mêmes cases où il n’y avait ni électricité ni serrure pour 4000 francs la semaine. Les gentils membres sont partis voir ailleurs. Souvent, l'erreur de management d’une boîte fait le bonheur d’un nouveau venu : voir le binôme IBM – Microsoft.
La conclusion est tonique : l'erreur de management n’est pas (toujours) mortelle. Sur 120 entreprises citées, une dizaine seulement sont mortes. « Un tiers des patrons concernés ont tout de même été remerciés - ou ont dû vendre leur entreprise & à la suite de leur échec. » Un excellent livre de management. On apprécie le riche choix de situations présentées et la pertinence de l’analyse, le tout bien structuré ; le style fluide, sans longueurs inutiles, agréable à lire.

Comment un livre sur les entreprises peut être passionnant

Sa couverture le mettait en évidence sur la table des nouveautés de la bibliothèque (je parle ici de l’édition de poche). En le feuilletant, j’ai vu que le cas des suicides de France Telecom était abordé. Y ayant travaillé à cette époque, j’étais curieuse de voir ce qu’en disait l’auteur.
Finalement, ce livre s’est révélé passionnant, beaucoup d’exemples de cas connus (de moi) ou non, traités avec le recul et non l’emballement médiatique.

Des chapitre thématiques (« Ca ne marchera jamais », « La pub suicidaire », « La tentation mégalomane », « La faute éthique », …) illustrés par des exemples très vivants, un index des entreprises et dirigeants, un document qui est passionnant et se lit comme un roman !

Ludmilla - Chaville - 68 ans - 17 juillet 2018