La fille verte
de Vincent Cuvellier, Camilla Engman (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 26 novembre 2012
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Une enfant qui mûrit
Venant de déménager, une enfant d’une dizaine d’années découvre le jardin commun du petit immeuble qu’elle habite. Elle s'intéresse aux plantes et petits animaux qui y sont présents et s’y cachent. « Une fleur ! J'ai fait une fleur ! Ma première ! Une petite, toute petite, toute blanche, au creux de ma main. C'était d'abord un bouton, comme un bouton de rose, puis une fleur, une vraie, avec des pétales, un pistil et tout et tout. C'est bizarre, je ne savais pas que je pouvais faire une fleur. Une jeune fille, ça ne fait pas de fleurs. En regardant autour de moi dans le jardin, je vois que je ne suis pas seule : deux marguerites, cinq jonquilles et des dizaines de petites fleurs blanches pour mon arbre » (page 43).
Elle sympathise aussi avec des chats qui viennent y sommeiller: « Un chat sort sans me regarder. C’est un chat gris, mais j’ai déjà vu un chat noir » (pages 14-15), « Mon chat gris, lui aussi, n’est plus tout seul. Il veille sur six petits chatons, au fond du cabanon » (page 47).
Alors que son corps se transforme progressivement, cette presque jeune fille a besoin de se ressourcer dans ce lieu de quiétude. Le livre est bien servi par des illustrations aux couleurs douces et au graphisme un peu naïf qui sont en phase avec l’âge intermédiaire de la narratrice qui est ici aussi l’héroïne.