La réparation
de Colombe Schneck

critiqué par Yotoga, le 19 novembre 2012
( - - ans)


La note:  étoiles
la colombe de la paix
La première partie du livre, jusqu’à la page 90, est intéressante et donne envie de savoir la suite. Dans la recherche de l’histoire vraie de sa famille juive pendant la deuxième guerre mondiale, l’auteur voyage et interroge les rescapés en Lituanie, en France, en Allemagne, en Israel et aux Etats-Unis.

On apprend différents rapports des survivants avec la vie. Certaines générations futures qui ne s’autorisent pas de plaisir, ne surtout pas être frivole : pourquoi vouloir « une jolie paire de chaussure, des robes en vichy » quand on a déjà tout : on est en vie ! Ou certain autres qui ne veulent surtout pas faire de vagues et ne pas se faire remarquer : toujours payer ses factures à l’heure et se demander si on a assez payé. Une seule et unique touche d’humour (juif) : « Maintenant, quand on part en Allemagne, il faut payer son billet de train »

Le récit est désordonné dû aux recherches, les événements ne sont pas chronologiques et l’histoire est répétée entièrement trois fois. Le livre n’est pas construit. Le sujet domine l’écrivain, elle se laisse dépasser.

Les cent dernières pages n’apportent strictement rien de nouveau au récit. Cette œuvre est informative, c’est un grand travail de recherches, mais de là à en faire un livre complet ?
Indicible 8 étoiles

Il est extrêmement difficile d'écrire sur ce sujet. Lorsqu'on a des parents qui ont subi ces épouvantables malheurs, quels mots sont justes, quels accents seront sincères, quelles phrases sembleront véridiques - lorsque la vérité est indicible ?

C'est pour cette raison que je considère qu'il n'est pas possible de juger ce roman si proche de la vie même des êtres qu'il évoque, si douloureux, qu'il ne se situe pas dans la "littérature" mais y fait une incursion comme un étranger à la peau sombre, aux yeux de nuit, dans un pays où la plupart sont blonds et leur regard bleu.
Alors quel jugement, quels critères, comment parlerions-nous de ce dont elle a déjà un mérite immense à parler ?

Pour ma part, je dirais que mêler la fiction à ces événements est a priori inapproprié, on devrait s'en tenir à l'histoire à ce que disent les documents, les fiches, les affiches, les décrets, voire les lieux du massacre. En prenant connaissance de ce texte, on apprend, en soi, c'est déjà un pas en avant vers nous-mêmes.

Aussi, ce livre vaut-il d'être lu un peu comme un document, un témoignage presque au sens judiciaire, une pièce écrite qui doit être conservée comme la parole de tous ceux qui ont, en quelque chose, subi cela.

XueSheng - - 37 ans - 28 novembre 2012