Elzévira : Correspondances d'une sorcière
de Amélie Louis

critiqué par Karamelle, le 18 novembre 2012
( - 65 ans)


La note:  étoiles
Dépasser la peur de nos différences
Ce roman parle de la différence, ou plutôt de la solitude qui naît du sentiment de différence.

L’héroïne, Marylou, est une jeune femme à la vie ordinaire, mais qui cache une intuition exacerbée qu’elle exprime dans la pratique secrète de rituels de magie blanche. Le monde cartésien qui l’entoure est symbolisé par son mari, cadre ambitieux et pressé.

Derrière une apparente légèreté portée par le style frivole de son journal intime et ses préoccupations superficielles, se cache une extrême sensibilité qui lui fait entrevoir d’autres dimensions. Il s’agit pense-t-elle, de l’héritage des dons de sa grand-mère. On comprend que ses souffrances d’enfant l’ont aussi exhortée à voir ce qu’on lui cachait.

Et que dire de la disparue murée dans le silence d’une maladie psychiatrique, de son psychiatre de mari qui hante un monde impénétrable, et de cette Barbie de Marie-Cécile avec sa quête fébrile de séduction ?

Comment dépasser la peur de nos différences ?
En entretenant une croyance optimiste en notre potentiel d’intelligence émotionnelle


Marylou, fascinée par les différences des autres, tait les siennes par peur de ne pas être aimée. Mais un évènement douloureux lui conjure d’avoir confiance dans son potentiel d’intelligence, singulier mais si exceptionnel, qu’il peut sauver une vie.

Après avoir exploré la vie d’un quartier d’habitat social (Hachélème) puis le désir de pouvoir (Zoo de campagne), l’auteure évoque la différence, avec d’autant de plus de légèreté que le sujet est grave. C’est là son élégance.