Les jeux du destin
de Michel Ossorguine

critiqué par Rotko, le 26 décembre 2002
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
13 nouvelles brèves.
Ecrites entre 1927 et 1938, ces nouvelles surprennent par la variété des tons, et la précision du trait. Ossorguine sait être railleur dans "le destin": un pédant prétentieux, qui ne cesse de rabrouer ses interlocuteurs à la moindre inexactitude, s'amourache d'une boulotte inculte qui va bousculer ses petites manies. Bien fait ! :-) Il est mélancolique devant les inquiétudes d'un aveugle-né qui, à la suite d'une opération, craint de perdre son âme en entrant dans le monde des voyants. Il émeut le lecteur avec le "rêveur":
Jacques est un écolier qui, de retour de l'école, traîne sur le chemin au gré de ses imaginations, poursuivant ses rêves comme de fragiles papillons.
Une postface d'Elsa Gribinsky retrace brièvement la vie et l'oeuvre d'un écrivain russe pour qui la révolution souhaitée montra un visage ingrat et menaçant. Le thème de ses nouvelles ? "Une anecdote a priori insignifiante, un fait-divers, une rencontre, une conversation, et l'intimité est établie avec le lecteur, parfois ludique, parfois sérieuse, avec du rire et de l'effroi."