Saison de lumière
de Francesca Kay

critiqué par Ludmilla, le 4 novembre 2012
(Chaville - 68 ans)


La note:  étoiles
Un premier roman…
… éblouissant. C’est ce qu’annonce la quatrième de couverture et pour une fois, c’est vrai !

La vie de Jennet, une peintre artiste majeur, racontée de sa naissance à sa mort, par un narrateur dont on ne découvrira l’identité que dans les dernières pages.
Elle épousera David, un autre artiste, elle aura des enfants et, malgré tout, elle peindra !
Comment concilier l’inconciliable ? L’impérieuse nécessité de peindre et… les enfants, les repas, la lessive…
Aucun doute, c’est plus difficile pour une femme.
Des descriptions de tableaux qui donnent envie d’aller les voir (et là, il faut se rappeler que ce n’est qu’un roman… )

Un roman tellement prenant que je n’ai pas vu passer le temps.

Quelques extraits :

« Utiliser les couleurs dans toutes les nuances et leurs richesses pour en baptiser la mer et les cieux -turquoise, cérulé, saphir -, c'était comme apprendre une nouvelle langue, dont elle se trouvait passionnée.... Elle n'avait pas osé songer que l'art pouvait être une manière de vivre. Mais maintenant, ici, soudain, cela lui semblait l'unique manière; l'unique manière de dire tout ce qu'elle savait nécessaire de dire. »

« Sa prise de conscience de la dépendance absolue de ses enfants et des obligations d'adulte qui en découlaient pour elle, formait le coeur du problème de Jennet. Aux yeux du monde, un artiste se devait d'être libéré de toute obligation personnelle, condition vitale pour atteindre dans son oeuvre les idéaux les plus élevés, les plus transcendantaux. David Heaton s'était octroyé une telle liberté. Une liberté ontologiquement infantile, toutefois affranchie des contraintes de l'impuissance infantile. David ne serait jamais complètement adulte s'il voulait réussir comme artiste. Jennet se trouvait donc confronté à un choix cornélien : devait-elle se montrer responsable envers ceux qu'elle avait mis au monde ou fidèle à sa vocation ? »

« Elle se retrouve une fois de plus dans la position de bonne à tout faire : l’auxiliaire de David, son épouse serviable. Rares étaient les amis de David à imaginer qu’elle pût peindre. En plus, elle était enceinte. »