L'étranger au village
de Héctor Tizón

critiqué par Rotko, le 17 décembre 2002
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
Un village oublié au bout du monde.
Un fugitif, évadé de prison sans qu'on sache pourquoi il avait été incarcéré, erre avec un compagnon d'infortune moribond jusqu'à ce qu'il atteigne un village perdu, "quarante six maisons en terre battue". Les habitants, réjouis de voir un nouvel arrivant, le prennent pour un curé dont la venue avait été vaguement annoncée. Il tente en vain de les détromper, mais nul ne veut entendre sa vérité. L'homme s'installe donc à cet endroit et va prendre part à la vie du village, notamment connaître les changements de celui-ci : une route est construite qui apporte travail et servitude à ces hommes déshérités.


Hector Tizon transforme le lecteur en un spectateur distant de scènes silencieuses. Pas plus que l’étranger, nous ne comprenons totalement les gens du village ou le personnage principal. Ce dernier est sans doute bienveillant, mais que peut-il faire pour autrui, et pour lui-même ? Ce constat d'impuissance et de solitude marque tous les romans de Tizon -j'en suis à mon troisième, mon préféré est "la maison et le vent". Ces romans restent dans la mémoire, comme le souvenir de malheureux perdus dans les montagnes, à mille lieux de tout. Ils sont oubliés et humiliés
en terre d'Argentine.