La première guerre d'Hitler
de Thomas Weber

critiqué par JulesRomans, le 29 octobre 2012
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Hitler génie des embusqués
C'est le premier ouvrage qui expose l’expérience de la guerre vécue par Hitler durant le premier conflit mondial comme soldat sur le front occidental. Il le fait de manière très exhaustive en s’appuyant sur des archives militaires, des témoignages écrits de camarades du régiment bavarois (où il sert) et du courrier d’Hitler vers certaines personnes de l’arrière, l’auteur revient sur le grade de caporal acquis (il s’agit en fait du titre de soldat de première classe qui ne débouche sur aucun commandement) et précise que sa fonction d’estafette de régiment le tient à quelques kilomètres du front durant tout le conflit. Sa fréquentation constante d’officiers supérieurs du régiment et son absence de contact avec les soldats de son régiment (qui le traite de “cochon de l’arrière“) lui fait adopter la vision du “coup de poignard dans le dos“. Le discours autour de ce dernier attribue la défaite à l’arrière et non aux soldats allemands vainqueurs sur le terrain. C’est l’évolution de la vision de la guerre, des rapports avec la population belge locale de tout un régiment (celui d'Adolf Hitler) composé très majoritairement de ruraux catholiques que l’on suit. Ce livre permet également de connaître l’action d’Hitler durant la période d’agitation révolutionnaire allant de novembre 1918 au début de 1919 et de voir comment l'attitude ambiguë qu'on lui prêtait peut être éclairée.
Il est à noter qu'au tout début juillet 2012 les médias nous ont largement abreuvé avec le fait qu'Hitler aurait protégé Ernst Hess un officier juif de son ancien régiment. Il est bon de préciser que cela fut fait très peu de temps et qu'Ernst Hess ancien officier d'Hitler a ensuite été déporté au camp de Milbertshofen, près de Munich. Le livre de Thomas Weber ne parle pas d'Ernst Hess mais évoque par contre Hugo Gutmann un autre officier d'origine sémite qui avait fréquenté le soldat Hitler. Notre opinion personnelle est le fait que Kurt Eisner le leader de la révolution bavaroise ait été d’origine juive, a exacerbé un antisémitisme "banal" acquis par Hitler au contact de très nombreux officiers supérieurs que ses fonctions particulières amenaient à fréquenter.