Satellite sisters
de Maurice G. Dantec

critiqué par Objectufnil, le 22 octobre 2012
( - 73 ans)


La note:  étoiles
Surfait.
J'ai fait l'effort de lire ce bouquin jusqu'au bout. J'ai du mérite: il a failli me tomber des mains cent fois. Les critiques lues çà et là sont presque toutes élogieuses, ce qui m'avait décidé à le lire.

L'ayant fait, je suis perplexe devant cette quasi unanimité: comment ne pas être agacé par cette écriture bâclée, cette orthographe plus qu'imprécise, ce récit tiré en longueur, ces personnages sans épaisseur, ces coquetteries naïves, ce charabia de publicité pour produits high-tech ciblés pré-ado friqué ("haut de gamme" à chaque coin de phrase, titane, vitro-carbone, uranium appauvri et autres matériaux bling-bling systématiquement "composites". Lire un prospectus high-tech est parfois amusant, mais payer 25€ pour ça l'est beaucoup moins), ces approximations techniques dignes d'un étudiant ingénieur en voie de reconversion comme vendeur chez Décathlon après avoir échoué en première année?

Si la forme est horripilante, le fond est inconsistant. Ce que racontent ces cinq cents pages est tout juste suffisant pour justifier une nouvelle de 50 pages.

M. Dantec est paraît-il en délicatesse avec son éditeur, à qui il reproche d'avoir publié le livre en vertu d'une autorisation arrachée alors qu'il était en état de faiblesse. Il a raison: il ne fallait pas diffuser cette insignifiance. Je me fends donc d'un coup de main pour le soutenir dans cette bataille.
Pénible 1 étoiles

Je me suis moi aussi laissé séduire par les critiques très positives lues ça et là sur Internet. Sans doutes celles provenant d'une espèce aujourd'hui en voie de disparition, les derniers fans de Maurice G Dantec. Il en subsiste encore visiblement. En tout cas, pour moi c'est fini, je n'achète plus de bouquins de cet auteur.

Dommage car je resterai à jamais marqué par l'aventure des "Racines du Mal", une merveille du genre, une sorte d'ovni littéraire à l'époque de sa parution, oeuvre sensationnelle qui m'a fait découvrir Dantec.

Un écrivain qui produit un tel chef d'oeuvre est forcément un génie. Le problème est que son oeuvre a dérivé dans la totale science fiction en même temps que son langage s'est transformé en un vulgaire charabia techno/scientifique.

C'est un auteur qui se dit aujourd'hui incompris mais forcément ses livres sont incompréhensibles. Son écriture et son mode de narration sont au final très prétentieux et presque insultants pour le lecteur car je suis certain que Dantec jubile des réactions telles que la mienne, du genre : "si vous me comprenez pas, c'est que vous n'êtes en mesure de décoder mon langage qui derrière des simples mots révèle une vraie philosophie, un vrai message".

Pour en revenir au livre "Satellite Sisters" et pour vous faire une idée, je vous fais part au hasard d'un extrait du livre (promis tout le livre ou presque est comme ça, j'exclus les 50 dernières pages qui sont plus abordables) :

" Par datation isotope, ADN non codant en phase décryptage immédiat des éléments naturels, elle savait que les failles tectoniques étaient les conséquences directes de l'éruption volcanique qui avait donné naissance à l'atoll.
Ici, les formes de vie en provenance du froid -obscur-statique-salin-s'étaient adaptées à un environnement aquatique déviant : chaleur -nuit-mobilité-eau douce- la collision géothermique produisait ce qu'on appelait un "thermoclime", une nuée opaque, éclairée par quelques trouées translucides, qui embrumait l'espace environnant à quelques mètres de distance. ..."

500 pages écrites avec un tel vocabulaire, la lecture devient vraiment très vite laborieuse.

Je retiendrais simplement le fil conducteur de ce livre : les derniers résistants sur Terre qui, pour échapper, à la dictature globale terrestre, s'enfuient conquérir de nouvelles terres de liberté : la lune, puis Mars. L'histoire se déroule en 2030. La colonisation de l'espace est déjà bien avancée mais ne fait que commencer. Pour Dantec, le futur de l'homme est extra terrestre.

Salocin - - 43 ans - 12 décembre 2012