Jours de poussière : Choses vues en Afghanistan
de Jean-Pierre Perrin

critiqué par Béatrice, le 14 décembre 2002
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Chez les guérilleros afghans
Lors d’une interview sur le site mauvaisgenres,
Jean-Pierre Perrin avoue : « Une de mes secondes patries est l'Afghanistan, pays que j'adore quand j'arrive et que je hais quand j'en pars. » Et ensuite :
« Quand Cervantes écrit que "la meilleure auberge, c'est le chemin", il veut dire que la quête de la vérité est plus importante que la vérité et je souscris tout à fait. »
On l’a compris, l'auteur est un passionné, un romantique. Il y a quelques brèves leçons de géopolitique. Mais les pages les plus poignantes sont celles où il parle de la fascination exercée par les Afghans des montagnes, « ces hommes qui vivent avec trois fois rien ». Il parle de l’exaltation de partir à l'aventure ; de la ville de Kaboul, détruite trois fois en vingt ans ; des poètes, mystiques et guerriers.
"Ce qui étonne dans ce village pachtou, pourtant proche à vol d’oiseau de Kaboul, c’est le chaos dans lequel s'organise la vie quotidienne. Pas de rues, bien sûr, pas de place, pas un endroit ouvert pour la vie commune, mais des blocs de cailloux partout, comme si la pierre était la propriétaire des lieux et les hommes, des simples locataires. ... La guérilla donne l’impression de faire partie des travaux des jours, d’être une activité parmi d’autres dans la vie quotidienne, comme les vendanges ou la moisson. Le laboureur, la houe sur l'épaule, salue le guérillero, la kalachnikov en bandoulière.
Dans les fermes, les armes sont accrochées au-dessus du lit du combattant. Ou dans une pièce voisine, à coté de quelques outils pour travailler les champs."