Faire la lumière

Par son boulot de journaliste, Katia Gagnon a signé de nombreux reportages sur des sujets sociaux, comme la prostitution ou la maltraitance des enfants. Ce roman est un peu le prolongement de ce travail.

On y suit l’enquête d’une journaliste qui se penche sur le suicide d’une jeune fille victime d’intimidation. La présentation parle d’un livre « mené comme un suspense ». Ce n’est pas mon impression, puisque nous connaissons déjà le sort de la victime et la recherche des coupables est une piètre consolation. Une fugue - comme celle du fait divers qui a inspiré l’histoire - aurait été plus accrocheuse.

En parallèle, le roman raconte aussi le cas d’une enfant de cinq ans retirée à sa mère car inapte à l’élever adéquatement. Cette seconde trame est totalement superflue.

L’écriture n’échappe pas au ton du reportage et dévie trop souvent hors du cadre romanesque pour nous amener vers les mécanismes d’intervention sociale, « … on voit précisément la façon d’intervenir que j’ai suggérée au personnel. 1. Décrire à l’élève le comportement en des termes clairs. 2. Intervenir, en transmettant à l’élève un message de respect. »

Le roman n’est intéressant que lorsqu’il ose nous plonger au cœur de l’intimidation. La plupart du temps, il reste en surface avec un regard extérieur aux problèmes sociaux qu’il évoque. En fait, c’est trop gentil. Je n’ai pas ressenti de hargne ou d’indignation profonde. Car évidemment, les salauds ne se font pas punir et le milieu scolaire – qu’il soit négligent ou tout simplement mal équipé pour gérer l’intimidation – s’en sort aussi, blanc comme neige, caché derrière une entente de confidentialité.

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  La Réparation

  de Gagnon, Katia
  Boréal
  ISBN : 9782764620892 ; 39,00 € ; 28/08/2012 ; 216 p. ; Broché

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