Le Coup du Clerc François de Georges Roland

Le Coup du Clerc François de Georges Roland

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Bruxellois, le 30 septembre 2012 (Inscrit le 10 mai 2010, 78 ans)
La note : 8 étoiles
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un récit belgo-belge politiquement incorrect

Je me souviens d’un prof d’histoire qui nous conseillait de faire une deuxième, voire une troisième, lecture des livres d’Astérix (à l’époque où le grand GOSCINNY scénarisait les aventures du petit gaulois) tant les phylactères regorgeaient, disait-il, de références ou de feintes au 2ème degré (voire au dixième).
Certaines finesses risquaient, en effet, de nous échapper après une première et unique lecture.
J’ai ressenti la même impression à la lecture du dernier né de Georges Roland, «Le coup du clerc François».  
Je me suis surpris, plus d’une fois, à reprendre un paragraphe pour être certain de ne pas être passé à côté d’une allusion fine, d’une feinte déguisée, d’une référence cocasse ou d’un anachronisme poilant.
Car ce roman «anarchronique» fourmille de toutes ces bonnes choses qui vous font passer un délectable moment.

Plantons le décor : l’action se situe plus ou moins au Moyen-Âge mais on parle d’Internet et de caméras, mais aussi : des agents du groupe «Képis guêtres et bottes» (le K.G.B.), du «Comité d’Influence et d’Allégeance» (C.I.A.), du T.A.G. («Tout A (y) Gagner»), du R.S.C.A. («Récréation Sous Contrôle d’Arbitrage»), de la débâcle de l’Anse des Porcs… des 3 B («Batailler, Bouffer, Baiser»)… etc…
Principaux protagonistes :
Au sommet de la carte, le Royaume du Nord (capitale : Waulekoppe) et son roi autocrate et auto-désigné, Mahold Saitout. Dans sa jeunesse, ledit Mahold a rédigé un opuscule reprenant l’essentiel de ses idées et de ses conseils. Il avait imaginé titrer son œuvre «Mon combat» mais avait appris in extremis que ce nom avait été déposé par un peintre recyclé dans la politique. Il opta alors pour «Mes pensées», comme un petit clin d’œil à Blaise.        
Au bas de la carte, le Royaume du Sud (capitale : Almon-Nosaute L.G.) sous la férule de Gothelon dans son beau palais du Biaboucquè. Gothelon est un fervent admirateur de Godefroi de Bouillon. Voix énorme, jupitérienne.


N’oublions pas : le Duché des Montagnes, Castard de Lardenne et son fils Benoît de Lardenne. Leur but : unir la Province (j’y viens…) et le Duché. La solution ? Unir Benoît et Eléonore (reine de la Province… encore un peu de patience, on y vient…) mais, gare à Barthélémy Le Tisseur (le gros Bart) espion prétendant d’Eléonore à la solde de Mahold.
Et : les Maussades, aux portes de la Province. Des gens surprenants : plus on en décime, plus il y en a. On leur a enlevé leur territoire, on les a diasporés dans tout l’univers connu, rien n’y fait… ils sont toujours là !
On y est : plus ou moins au milieu de la carte, la Province (capitale : Brizelle) et sa reine, Eléonore, férue d’art et de poésie. La Province, espace tampon, est une zone d’action occulte des belligérants, Mahold et Gothelon.
Une astuce : Guillaume IV Le Vif (père d’Eléonore), afin d’assurer à sa Province un avenir le moins belliqueux possible, avait tenu à associer les deux vindicatifs (Mahold et Gothelon) à sa descendance. Il les fit oncles d’Eléonore et Mahold est même son parrain en religion.
La Province couve en son sein la Ligue, composée de conspirateurs qui veulent instaurer une République dans ladite Province. Ils se réunissent dans l’arrière-salle de la taverne de maître Hop. Il y a là, Faron, l’Euclide, Tancrède, l’aguichante Marie la Porcheronne, également conseillère de la reine… sur laquelle je m’étendrai davantage (Je ne suis pas le seul d’ailleurs !)
En effet, cette pétillante et pulpeuse jeune femme me fait penser à cette actrice allemande née à Amsterdam, Willeke Van Ammelrooy qui, par sa plastique et son rôle dans MIRA (1971) faisait fantasmer les mâles, toutes générations confondues. Bon, je sais, Willeke n’est plus d’actualité depuis longtemps et j’aurais pu faire référence à quelqu’un de plus «contemporain». Mais que voulez-vous, on n’oublie jamais ses premiers «frémissements» picturaux.   
La Marie, grâce à ses performances horizontales, prouve combien les hommes sont bavards au lit et c’est tant mieux pour l’intrigue !
Parmi les soupirants de la reine, il y a André, un moine qui a été évincé de la cour de l’évêque. André a écrit le Tractatus, une sorte de nouvelle bible de l’amour. On y apprend qu’un chevalier est tenu au devoir de sa dame, bien plus qu’au devoir de la vierge. Il compte 33 lois de l’amour. Bref, cette «œuvre» ne plaît guère au Frimat des Saules (Frimat 1er, successeur du pape); la suprématie de la femme ! Alerte !
Ce livre à la gloire de la femme doit être réécrit par un homme à la gloire des hommes. Le moine copiste François en a la charge…

Dans ces quelques lignes de présentation, amies et amis lecteurs, vous avez déjà repéré sans nul doute les différentes allusions à des personnages réels ou à des situations vécues. Et bien, c’est comme ça tout au long des 223 pages. On ne s’ennuie pas une seconde, croyez-moi, car outre le fait de s’amuser à débusquer les anachronismes et autres références, il y a une histoire qui vous tient en haleine de bout en bout.

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