Judas
de Tassia Trifiatis

critiqué par Libris québécis, le 27 septembre 2012
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Aimer un juif hassidique
Le deuxième commandement de Dieu ordonne d'aimer notre prochain, mais les différentes confessions religieuses s’opposent aux mariages mixtes, comme le prouve l'amour d'une jeune architecte montréalaise orthodoxe pour un juif hassidique.

Se sentant bien seule depuis que ses parents sont retournés en Grèce, Neffeli rencontre Yéhouda (Judas en hébreu) dans un hôpital où elle s'est fait avorter alors que son fiancé arabe est retourné en Syrie. C’est Yéhouda qu'elle a maintenant dans la peau, le petit juif qui travaille au restaurant du coin comme caissier. Quand on est en amour, on est prêt à tout, même mentir pour se l'attacher à jamais. Pourquoi ne lui ferait-elle pas croire que leur amour illicite s'annonce fructueux ? Dans toute sa naïveté, l'héroïne espère former un couple avec cet homme, qui lui fera comprendre qu’il se doit de protéger ses coreligionnaires contre le mal que représente autrui.

Pour adoucir l'amertume de sa défaite, Neffeli renoue avec sa famille et lève les yeux au ciel en invoquant un saint de son Église. Appuis bien minces quand il faut porter le deuil de ses amours ! C'est avec une écriture métaphorique, mais hésitante dans sa syntaxe que l'auteure démontre comment les religions théistes défigurent l'amour. Ce roman s'élève au-dessus des conventions du genre, mais ce n'est qu'une autopsie sommaire d’un amour interdit par la soi-disant foi en son Dieu. Serait-il raciste ?