Mort aux Ramones !
de Dee Dee Ramone

critiqué par Saule, le 3 décembre 2002
(Bruxelles - 58 ans)


La note:  étoiles
Hey Ho, Let's Go !
Les Ramones est un groupe punk apparu dans la scène New-Yorkaise en 1972.
Auteur d'une musique ultra basique, rapide, bruyante, agressive mais drôlement efficace: morceaux de deux minutes qui s'enchaînent sans répits, laminés par des guitares au son exceptionnel et le chanteur qui scande les paroles, triste reflet de leur réalité. Ils font partie des fondateurs du mouvement punk qui revitalise le rock en perte de vitesse, au même titre que les anglais The Clash ou les célébrissimes Sex Pistols.

Le bassiste et fondateur du groupe, auquel on doit cette autobiographie, est mort d'une overdose en juin 2002. Il succédait au chanteur Joey Ramones, mort de maladie un an avant.

Au-delà de l'aspect anecdotique qui intéressera les fans ou ancien fans de ce groupe, cette autobiographie nous livre l'envers du décors. On s'en doutait mais sans savoir à quel point : cet envers est sombre, en fait carrément noir. Drogues, alcool, sexe,.. on se croirait dans un roman de Ryu Murakami. Et en plus c'est assez bien écrit: un style percutant et efficace, comme leurs chansons. C'est avant tout le récit d'un 'loser', l'histoire d'une déchéance totale. Dee Dee grandit en Allemagne, une enfance passée à éviter des parents alcooliques et violents. Il arrive ensuite à New York, dans un quartier ou tout les habitants sont soit camé soit dealer. Il survit de petits boulots, lui permettant de se procurer sa drogues, seule raison de vivre avec la musique. Il forme un groupe improbable, Les Ramones, alors qu'aucun des membres ne sait jouer de la musique. Et puis le succès, les tournées infernales, notamment en Angleterre ou il se défonce avec Sid Vicious, le leader des sex-pistols. Malgré le succès la déchéance continue. Il finit par quitter le groupe, ne supportant apparemment plus les autres membres. Sa dérive l'amènera notamment à Malines ou il habite pendant un an (pour un américain, la vie à Malines équivaut au moyen-âge).

Les fans ne trouveront pas des masses d'information sur le groupe (si ce n'est que les membres se détestaient), le propos n'est pas la. C'est plutôt un document posthume sur une époque et le mode de vie 'No future', ainsi que les ravages causés sur une certaine jeunesse. Impressionnant. Traduit de l'anglais par Virginie Despentes.