Le Cycliste de Viken Berberian

Le Cycliste de Viken Berberian

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Rotko, le 17 juin 2014 (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans)
La note : 9 étoiles
Visites : 2 897 

un récit mené bon train.

Viken Berberian, le cycliste, Au diable Vauvert, 285 p. traduit de l’anglais par Claro.

Pourquoi lit-on un livre ? Le titre, le thème, la page de couverture, le nom du traducteur ? Tout cela a joué dans mon choix, et je ne le regrette pas.

Il est question d’un terroriste à vélo, dans un contexte de conflit et de violence, avec une loi du talion qui s’exercerait dans la plaine de la Bekaa, mais l’ensemble est une fiction, les personnages ne sont pas réels, et le récit, plein d’entrain, fait sourire d’une réalité qui parfois/souvent inquiète.

La violence, notre terroriste la subit avec un accident de vélo qui le plonge dans une immobilité semi comateuse d’où surgissent des pensées dans le désordre : il est chargé d’une mission, se rappelle Ghaemi, sa petite amie-compagne de lutte, les bons plats de Maman, les spécialités culinaires régionales, de petits plaisirs, sans parler de jouissances plus concrètes que son amie lui prodigue à domicile l’hôpital, en visiteuse clandestine de l‘hôpital.

Le lecteur suit bien les pensées du cycliste, les phases d’entraînement, le langage crypté des conversations masquées, où des engins mortels portent des noms de fruits, … Telle est l’ambivalence connue du mot « grenade ».

En l’occurrence, la bombe a pour nom de code « le bébé », même dénomination que le fruit planté dans les entrailles de la bien aimée, ce qui situe l’enjeu philosophique : faut-il parier sur la violence et la mort, ou la vie et l’innocence des plaisirs ?

La langue est succulente, avec des métaphores savoureuses : « Telle la roue svelte d’un vélo de course, mes pensées s’accélèrent » qui donnent du rythme au récit : autant dire qu’on est complice du cycliste, qu’on compatit à ses douleurs, à ses craintes comme à ses joies, qu’on partage ses interrogations, avec un fond de confiance et d’espoir.

Il y a même une course de vélo festive, censée être l’ occasion de l’Action… Notre cycliste affronte un rival, dénommé le Cannibale, sans doute un clin d’œil au traducteur dont on connaît le blog, intitulé « le clavier cannibale ».

Un bon démarrage pour cet auteur, dont c’était le premier roman, il est connu depuis pour Das Kapital


Citation «  Viken Berberian, a écrit pour le New York Times, le Financial Times et le Los Angeles Times et a publié son premier roman, The Cyclist (Simon & Schuster), qui était encore inédit, en 2002.

Son second roman, Das Kapital (Simon & Schuster 2007), écrit en partie à Marseille et publié par Gallmeister en 2009 en France, a reçu un accueil enthousiaste des deux côtés de l'Atlantique. « 

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