L'arrière-saison de Philippe Besson

L'arrière-saison de Philippe Besson

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Saule, le 24 novembre 2002 (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 58 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 627ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 7 680  (depuis Novembre 2007)

Un exercice de style réussi

La couverture du roman est une reproduction du très beau tableau de Edouard Hopper ('NightHawk') qui représente une jeune femme en rouge accoudée dans un bar, entourée de deux hommes, et du serveur dans un bar typiquement américain. Etant donné que j'ai une reproduction de ce tableau chez moi, je n'ai pas manqué d'être attiré par le livre.

L'auteur s'est inspiré de ce tableau et a imaginé qui pourraient être ces personnages : la femme en rouge, c'est Louise, une artiste à succès, 35 ans. Elle sirote un Martini en discutant le coup avec Ben, le fidèle barman, en attendant son amant Norman.

Mais à la place de Norman c'est un revenant qui entre dans le bar; Stephen, l'homme qui avait disparu pendant 5 ans, avec lequel Louise avait vécu un amour passionnel avant une séparation douloureuse. C'est amusant de voir les personnages du tableau qui s'animent, un peu comme dans la vieille publicité pour Perrier si vous vous souvenez.

Le livre est bien écrit, l'auteur parvient à donner une réelle consistance aux personnages. Le cadre et l'atmosphère de ce genre d'endroit est bien rendu. Alors du coup on s'intéresse à cette femme attachante et on suit avec intérêt ses retrouvailles avec celui qu'on soupçonne être l'homme de sa vie.

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Le murmure des étangs

6 étoiles

Critique de Homo.Libris (Paris, Inscrit le 17 avril 2011, 58 ans) - 18 février 2023

Livre lu en 2002. A l'époque, j'avais rédigé une fiche de lecture, mais ne l'avais pas publiée sur mon site car sortant de la thématique de celui-ci. Venant de la retrouver, je la publie donc ici.

Résumé : Au commencement, il y a cette peinture d'Edward Hopper. "Les rôdeurs de la nuit". Intérieur d'un bar de la Nouvelle Angleterre (?), "Chez Phillies". Le serveur, derrière son bar, proche d'un couple. Elle robe rouge, cheveux blond vénitien, lui costume années 30, Borsalino sur la tête. Elle semble dubitative ou rêveuse, lui écoute le serveur qui semble parler. Un troisième homme, dans l'angle du comptoir, de dos, bras croisés, costume et Borsalino, semble extérieur à la scène.
Alors Besson fantasme sur cette scène. Elle, Louise, et Lui, Stephen, sont d'anciens amants. Il l'a laissée tomber, comme ça, subitement, il y a 5 ans, pour épouser une autre, Rachel, qui n'apparaîtra jamais réellement tout au long du roman, seulement sujet de conversations, de réflexions, ou de pensées. Mais voilà, le mariage ne colle pas. Divorce. Louise et Stephen ont ce bar comme d'autres couples ont leur chanson. Ils l'ont connu le soir où Ben, le serveur, a pris son premier service, et l'ont fréquenté tout au long de leur longue liaison. Ca crée des liens. Elle est restée fidèle au bar, Lui a déserté. Alors, évidemment, c'est là qu'il revient lors de sa dérive et retrouve la familiarité des lieux. Mais les choses ont évolué : elle attend Norman, son amant, qui s'englue entre sa maîtresse et sa femme, Norman qui n'apparaîtra dans le roman que sous la forme d'appels téléphoniques. Le décor est planté, la représentation peut commencer, en huis clos, mais pas un huis clos linéaire comme un roman de R. Merle, non, un huis clos de retours en arrière, de souvenirs, d'introspections, de réflexions, et puis d'espérances futures, un huis clos dans lequel le non-dit est plus profond que dans les Menez Du.

Avis : Philippe Besson nous livre un 3ème roman très différent des 2 précédents. D'apparence plus statique. On y retrouve des constantes de l'auteur : un couple (jeunes amants gays - "En l'Absence des Hommes"- , frères - "Son Frère" - , anciens amants -"L'Arrière-Saison"), un témoin privilégié, catalyseur de l'action (une mère, un vieil homme, un barman), des personnages satellites, qui induisent, focalisent, exacerbent, révèlent les sentiments, les réflexions, et les actes des précédents, ou relancent l'action, l'intrigue, ou le propos de Besson. Mais là où les 2 précédents romans étaient dynamiques dans le temps, l'espace, l'action, et les sentiments, "L'Arrière-Saison" semble avancer plus mollement dans son huis-clos intimiste d'un soir, comme une feuille morte langoureusement emportée par une légère brise d'automne. Et puis, Besson nous avait habitués à des fins brutales, sans espoir, là, une lueur brille dans le lointain orage attendu, mais qui ne viendra pas.
Comme toujours chez Besson, l'écriture du roman est parfaitement maîtrisée, chaque mot prend sa place dans le texte comme une note dans une partition mozartienne. La construction de "L'Arrière-Saison" fait penser à une pièce du théâtre grec antique (unité de temps, unité d'action), dans laquelle le dialogue serait réduit à une portion congrue pour faire la part belle au Chœur, qui dissèque alors chaque réplique, chaque geste, invitant le lecteur dans l'introspection, tour à tour, des trois personnages. D'ailleurs, le ton du roman a quelque chose du "Antigone" de Jean Anouilh. Pourquoi aussi m'a-t-il fait penser à certaines chansons de J. Brel ("Orly" - pourtant sur le thème opposé de la séparation - ou "Le Prochain Amour") ?
Et puis qui est le 3ème personnage du tableau de Hopper ? Il n'apparaît pas dans le roman. La seule personne à entrer dans le bar durant cette courte soirée est Carter, un pêcheur qui débarque de son bateau pour prendre un verre avant de rentrer chez lui. On ne revient pas de la pêche en costume 3 pièces et Borsalino !!!! Alors qui ???? Le Chœur ? L'auteur ? Le lecteur ?
"L'Arrière-Saison" est un livre très "littéraire", à lire d'une seule traite quand on est disponible, et très réceptif. Philippe Besson est vraiment un grand de la littérature contemporaine.

Un goût de trop peu

6 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 22 juillet 2014

Le romancier est presque pareil à lui-même dans un close up entre des personnages déchirés, dont un au moins s’est fourvoyé et qui semble vouloir remonter le temps. Toujours axé sur des descriptions et pratiquement pas sur des dialogues, cette histoire ne devrait pas décevoir les adeptes de l’auteur fidèle à son style remarquable. C'est bien là encore un pur exercice d'écrivain qui donnera tout son sens à ce qu’est le plaisir de la lecture. Cependant, certaines critiques déjà émises me semblent en effet justifiées, et il ne s’agit certainement pas du meilleur roman ou du plus original de l’auteur. Ainsi, il donne l’impression d’avoir écrit ce roman d’un seul jet sans jamais avoir cherché à surprendre le lecteur.

Il était une fois un café à Cape Cod...

6 étoiles

Critique de Nomade (, Inscrite le 14 février 2005, 12 ans) - 12 octobre 2011

...Nous ne connaissons rien d’elle. Ni son prénom, ni son âge. Pourtant, le visage de cette belle inconnue a croisé nos routes tôt ou tard. Au détour d’une rue, derrière une vitrine, devant notre ordinateur Mac, au Art Institute of Chicago ou bien chez un ami près du joli cabinet de travail ou dans le salon apposé au mur blanc cassé. Certains ont simplement jeté un œil sur ce visage pâle illuminé par la longue chevelure rousse et la robe rouge assortie à la teinte de ses lèvres. D’autres s’y sont penchés et se sont perdus dans leurs pensées comme l’a fait Philippe Besson dont c’est le premier roman que je lis.

L’exercice de style pour lequel l’écrivain français a usé est plutôt remarquable. A partir d’un personnage du tableau de Edward Hopper -Nighthawks- il raconte ce qui pourrait être l’histoire de cette femme et des autres (des hommes) qui l’entourent chez Phillies. Le style est loin d’être alambiqué. Les phrases s’enchaînent facilement même si j’avoue ne pas être entrée dans le tableau de Besson si facilement que cela aurait pu l’être. (Utiliser le mot parasite « donc » en tête de l’incipit n’est pas si courant). Il a fallu attendre d’en savoir plus sur Louise Cooper pour me rendre finalement compte que je connaissais cette femme sans le savoir. « Elle a tout abandonné du jour au lendemain. Elle a vécu cet abandon comme une reddition. Pour donner le change aux autres comme à elle-même sans doute, elle a expliqué que ce métier était celui qui avait le plus fort taux de chômage et qu’elle ne pouvait se permettre plus longtemps une telle précarité, que la chance n’avait pas voulu lui sourire. Cependant, dans sa reddition, il entrait une part non négligeable d’amertume. On ne renonce pas si facilement à l’enfance, aux rêves de l’enfance. » A partir de là, j’étais dans le Phillies, assise à une table imaginaire afin d’assister à cette scène entre les différents protagonistes.
La lecture est agréable et l’histoire de Besson est plaisante bien que l’on sache comment s’achèveront ces 190 pages si l’on prend en considération la citation de Marguerite Duras. Un bémol toutefois. Un petit détail me diriez-vous. Le téléphone portable de Louise m’a gênée. A aucun moment, je n’ai pu concevoir cette histoire se déroulant à notre époque puisque le tableau date des années 40. Et puis, les feutres ne sont plus portés aujourd’hui par des hommes jeunes. Non et non. Mais à chacun son histoire à créer. A chacun sa sensibilité. Un bon exercice de style vous dis-je auquel se sont prêtés certains de nos camarades il y a quelques semaines en prenant comme support deux photographies d'illustres inconnus (enfin je crois).

3 personnages, une seule histoire

9 étoiles

Critique de Tyty2410 (paris, Inscrite le 1 août 2005, 37 ans) - 21 mai 2006

Je l'ai lu assez vite .J'ai adoré ce roman mais je ne saurais répondre précisément à la question pourquoi? Les phrases sont simples, il n'y a pas vraiment de style littéraire .. Pourtant j'ai été transportée , tout d'abord par l'idée de raconter l'histoire de trois personnes d'un tableau . Ce roman est un roman très introspectif , il ne se passe quasiment rien, pourtant au fil des pages on comprend les silences et les non dits . Le passé sert à expliquer le présent .Ces 3 personnes se connaissent mais jamais l'une n'empiète sur l'autre . Chacun raconte son histoire à sa manière et a son rythme . Plusieurs fois en lisant, je me suis vue en train de regarder ce tableau et de voir Louise , Stephen et Ben s'animer . Une ambiance se crée et c'est cette ambiance qui nous fait tourner les pages au plus vite tout en sachant qu'on a tort puisque cela implique qu'on va le finir rapidement .
Je mets 4.5 étoiles simplement parce que 30 pages cette introspection m'a lassée j'ai trouvé ça lourd , étouffant

Décevant

5 étoiles

Critique de Jemangeleslivres (, Inscrite le 25 mai 2004, 50 ans) - 10 octobre 2005

Comme Clarabel, j'ai dû idéaliser "L'Arrière-saison",et ma déception fut proportionnelle à mon envie de le lire. L'idée est originale ( inventer une histoire à partir d'un tableau) et l'on retrouve le climat si particulier des romans de Besson, à la fois intimiste et sombre... On est pourtant loin, selon moi, de l'étincelant "Jours Fragiles" ou de l'excellent "Garçon d'Italie". Pour tout dire, "L'Arrière-saison" m'a presque ennuyée. Il y manque ce je ne sais quoi qui me touche en général chez Besson. J'attendais davantage d'émotion, sans doute, une histoire un peu plus fouillée... Bref, cette lecture ne me laissera pas un souvenir impérissable. Dommage.

Bien amer

8 étoiles

Critique de Clarabel (, Inscrite le 25 février 2004, 48 ans) - 17 février 2005

C'était donc ça !.. En avoir tant entendu parler et l'ayant enfin lu, j'ai l'impression d'avoir désacralisé "L'arrière-saison". Etrange impression ! Je pense avoir idéalisé ce livre, j'ai appris à beaucoup apprécier l'auteur en lisant son premier et dernier roman et donc c'était couru d'avance que j'allais fondre de plaisir dans ce troisième livre ! Je n'ose pas dire si j'ai aimé, un peu, beaucoup, moyen. Le ton général, cultivé volontairement par Besson, est très amer. Les personnages sont des êtres déçus, blessés, qui ressassent mentalement des chagrins passés et la déconfiture toujours présente. En voyant le tableau de Hooper, Besson a laissé vagabonder son esprit pour créer une histoire autour de la femme en robe rouge, de l'homme au complet sombre et du barman. Louise Cooper, auteur de pièces de théâtre reconnu, est le personnage que j'ai essentiellement apprécié ! Cette femme se veut blasée et forte, elle vit une liaison avec un homme marié, Norman, qu'elle attend ce soir-là dans ce bar de Chez Phillies, "son repère et son repaire" dit-elle. Mais au lieu de son amant, arrive Stephen Townsend, l'amant du passé, celui qu'elle a aimé follement pendant cinq ans, qui l'a quittée pour une autre, et qui revient après cinq autres années. Que veut-il ? pourquoi est-il là ? les douleurs du passé sont-elles effacées ? réglements de compte à l'horizon ? Non, à l'horizon, on observe le soleil qui se couche, les derniers jours de l'été, cette arrière-saison qui s'étire sur Cape Cod, perçant les coeurs et les âmes...
Observateur silencieux de ces retrouvailles, le barman, Ben, est le juge impartial, tout aussi nostalgique d'un passé à jamais perdu. Car c'est souvent le lien des trois personnages, l'amertume d'un passé qui s'est enfui, qui laisse des traces sur les corps, les visages de chacun. A 35 ans, ils sont rendus aigris, ne s'excusent pas du mal fait mais regrettent juste d'avoir été engloutis par le sablier du temps.
Un roman, donc, assez implacable, sensible et très amer. Des personnages soudainement réels, touchants et agaçants. L'auteur a réussi un joli coup, qui peine toutefois à séduire complétement, l'âpreté du roman étant un point très délicat.

Travail de remplissage

5 étoiles

Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 29 janvier 2005

On a tous rêvé, à la vue de ce tableau de Hopper, d’inventer des vies aux protagonistes de l’image : Besson Philippe l’a fait.
Philippe Besson remplit les blancs de son texte (qui flirte avec le théâtre sans jamais l’étreindre), avec application. Et à mesure qu’on retourne à la reproduction, on se dit que Besson a bien travaillé: il a tout noirci, ça colle, il a même atteint une sorte d’universalité. Mais ça colle si bien que c’en devient encombrant, trop cousu de fil blanc, et que nous vient l’envie de se débarrasser de la glu de cette fiction inutile. Et on y parvient sans mal ; comme de ce qui nous embarrasse, on finit par l'oublier complètement. On retourne au tableau et on se dit qu’on ne sait plus rien ces désœuvrés qu’on vient de lire et que c’est bien car il ne servait pas à grand chose au fond de se laisser tenter, de leur inventer une existence, sauf à très vite à s’ennuyer avec ces vies rapportées.



Banal

4 étoiles

Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 26 octobre 2004

Malgré le personnage principal assez convaincant, malgré la construction bien maîtrisée, j’ai trouvé ce roman banal comme une sitcom : lieux communs, mièvreries, situations prévisibles.
La banalité n’est pas le seul reproche. Le romancier dit trop, alors qu’il devrait suggérer. A mon avis, son style verbeux étouffe l’imagination et l’émotion.

Sur les traces d'Edward Hopper

6 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 2 août 2004

Philippe Besson est tombé en admiration devant un tableau d’Edward Hopper, « Les rôdeurs de la nuit », peint en 1942. A force de le contempler, il décida un jour de raconter l’histoire des personnages du tableau. On plonge dans l’imaginaire d’une femme vêtue de rouge et de deux hommes accoudés à un comptoir, celui du bar Phillies.
Sur le tableau, on dirait que la femme en rouge esquisse un sourire. Alors Besson imagine qu’elle sourit et raconte pourquoi. Louise est auteur de théâtre, elle termine souvent ses journées de travail dans ce troquet, à l’ombre de Ben le serveur, qui lui sert chaque fois invariablement et silencieusement le Martini qu’elle commande. Nous voici plongés dans l’univers des habitués du Phillies pénétrant leurs pensées les plus secrètes, devinant leurs silences, imaginant leurs vies.
Besson permet à chaque esprit de travailler le tableau de Hopper comme il entend. Il nous donne les pistes, à nous de les emprunter.

Avec la légèreté d'une bulle de savon

8 étoiles

Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 31 juillet 2004

Je dois à ce livre un moment enchanté, comme si Philippe Besson parvenait à nous envelopper dans l'enveloppe irisée d'une bulle de savon ou plus simplement, comme s'il nous transportait vraiment à l'intérieur du tableau d'Edward Hopper. Mais "L'arrière-saison" est plus qu'un exercice consistant à animer les personnages d'un tableau. C'est aussi un roman qui effleure avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse les relations au sein du couple, la difficile (ré)conciliation de l'amour et de la liberté, cet espace que Louise s'efforçait de laisser à Stephen, mais que celui-ci n'a apprécié à sa juste valeur qu'après l'avoir perdu.

Pour tout dire, j'ai aussi une reproduction des "Nighthawks" chez moi, mais j'avais découvert le livre de Philippe Besson avant de voir le tableau d'Edward Hopper au Art Institute de Chicago en avril dernier, et d'en acheter le poster. Et maintenant, j'ai beau savoir que Phillie's est en réalité un bar à New York et que la femme en rouge est en fait Jo, l'épouse d'Edward Hopper, pour moi, les "Nighthawks" continuent toujours à évoquer irrésistiblement une nuit d'été à Cape Cod et la femme en rouge est et restera Louise....

Merveilleux

10 étoiles

Critique de Lolia (, Inscrite le 18 mars 2004, 51 ans) - 19 mars 2004

j'ai tout simplement adoré, ce livre m'a enchantée, transportée, il est bien écrit, et les propos sont justes, ce livre a eu la capacité de me rendre heureuse, je me sentais bien en le lisant, la psychologie des personnages est tout en nuance, on se sent avec eux dans ce café.

Une femme et deux hommes

8 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 26 juin 2003

Ce livre a reçu le grand prix RTL-LIRE 2003 Cela démarre comme un roman de gare avec des héros peu consistants et cela se termine comme un roman des éditions de Minuit avec son atmosphère si particulière. L’inconfort initial du lecteur cède progressivement la place à un trouble plutôt agréable, l'embarras du début disparaît au bénéfice d'une sorte de bienveillance affectueuse pour les personnages. Une ambiance feutrée empreinte de tristesse vous enveloppe au fil des pages pour ne plus vous quitter. Philippe Besson, l’auteur m'est totalement inconnu. Ce qui me frappe dans la psychologie des personnages campés, c’est le parti pris résolument « féministe » de l’auteur. Non pas qu'il ait des revendications de suffragettes, mais il parvient insidieusement à nous faire comprendre que les femmes ont toujours le mauvais rôle, quelle que soit la situation.
Dans un couple par exemple, les hommes sont plus forts que les femmes. « Quand ils décident de jouer avec leur désir, à elles, quand il leur prend l'idée de les obliger à l'assumer, ce désir, à l’énoncer, il n’y a pas plus fort qu'eux. C’est une puissance inégalable la puissance des hommes dans ces cas-là. Ils adorent çà, les hommes : forcer les femmes à avouer leur désir d'eux, à les dévoiler ». Autre exemple, l'ivresse « c'est une honte inouïe, beaucoup plus que pour les hommes. La femme ne récolte que l’opprobre, elle fait se détourner les regards, elle provoque des mines dégoûtées. A l'homme, on pardonne le plus souvent et d'ailleurs injustement une telle condition ou alors on s’y habitue. La femme, elle, n'a droit à aucune mansuétude » Par la bouche de Ben, le garçon de café, l’auteur nous donne « sa » vision de la femme. Il l'aime « forte, indépendante, résolue ». Par contre, la femme « captive, domestiquée, obéissante » le rend profondément triste. Après avoir refermé le livre, mon impression se confirme que l'auteur exprime ses idées par les pensées de Ben, le garçon de café silencieux qui médite mais ne s'exprime pas. Il se contente d’observer, de servir le client, d'échanger avec lui quelques mots sur le temps qu'il fait, mais il voudrait tellement que ses clients et surtout « sa » cliente soit gâtée par la vie. Plus le roman avance, plus on pressent qu’il se terminera bien car l'affection de Ben pour Louise et à travers elle, toutes les femmes, est trop forte pour qu'elle n’ait pas une fin heureuse.

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  En marge de L'arrière-saison: Edward Hopper 3 Fee carabine 1 août 2004 @ 05:02

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