De briques et de sang
de Régis Hautière (Scénario), David François (Dessin)

critiqué par Pucksimberg, le 24 août 2012
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Une utopie socialiste salie par des meurtres
La bande dessinée s'ouvre sur une lettre écrite en 1938 par Ada à Claire au sujet de sombres crimes commis en 1914 au Familistère de Guise, sorte de communauté autogérée par ses habitants, des cadres et des ouvriers, propriétaires de ce microcosme qui rappelle l'utopie chère à de nombreux auteurs ... Godin a créé un univers social où les hommes sont soudés et responsables. Ne serait-ce que pour cette construction bien réelle, la BD mérite un petit détour ...

1914 est une année de trouble pour le monde et ce petit univers ne sera pas épargné. Ada va s'associer à un journaliste de "L'Humanité" pour mener son enquête. Les meurtres s'enchaînent, des liens apparaissent entre ces crimes ... Les auteurs de cette BD ont créé une enquête de facture classique, mais le lecteur se plaît à suivre les mésaventures d'Ada dans cet univers ouvrier sombre.

Les dessins, parfois flous, contribuent à créer une atmosphère menaçante et mystérieuse. De plus, la reconstitution du Familistère, utopie socialiste qui loge 1500 habitants peut faire rêver encore aujourd'hui. Cette BD est une manière intelligente de visiter ce lieu créé par Jean-Baptiste Godin, tout en suivant une enquête policière classique dans un contexte historique marqué.