L'Esprit des eaux
de Pepetela

critiqué par Isaluna, le 18 novembre 2002
(Bruxelles - 67 ans)


La note:  étoiles
Le cantique lent et douloureux de la déesse Kianda...
Luanda, Angola, dans les années 80.
Des phénomènes extraordinaires affectent tout un quartier de la capitale. : les immeubles s'effondrent, les uns après les autres, comme si le ciment des constructions redevenait subitement sable.
Curieusement, on ne déplore aucune victime à cet étrange enchantement : les habitants atterrissent en douceur au milieu des gravats.
Ce que les observateurs étrangers de plus en plus nombreux appellent le "syndrome de Luanda" semble la parfaite allégorie du système politique, économique et social de l'Angola, qui s'effondre dans le chaos.
Les amis d'hier sont les ennemis de demain, et les persécutions et exactions diverses frappent indifféremment les uns et les autres. Au milieu de tout cela, deux personnages emblématiques : Carmina, dite Caboche de Cactus qui, très jeune, a gravi les marches du pouvoir au sein de son parti et s'y accroche, même si pour cela elle doit renier aujourd'hui ce qu'elle adorait hier, et joâo, son mari fantoche, observateur désabusé, sans le moindre pouvoir, sauf dans les jeux vidéo où, avec délectation il manipule, exploite, fait et défait à sa guise les régimes politiques. "L'Esprit des Eaux" est bien sûr une critique acerbe et souvent drôle de la situation en Angola, de cette volonté de chacun de s'empiffrer d'une part du gâteau, un gâteau singulièrement malodorant, aux relents de corruption, d'opportunisme et de mesquinerie. Mais ce roman est aussi traversé de poésie et de magie animiste; sous la plume de Pepetela, les arbres pleurent du sang et l'esprit des eaux se lamente, mais hélas personne n'a la sagesse de les écouter.
récit surréaliste 5 étoiles

"L'esprit des eaux " de Pepetela (140p)
Ed. Actes Sud

Bonjour les fous de lectures....

Découverte d'un auteur angolais.

Fin des années 8o dans la capitale angolaise, un étrange phénomène apparait:
Des immeubles s'effondrent en douceur les uns après les autres.
Les habitants en sortent indemnes, ahuris mais ayant tout perdu.
C'est le premier pas vers la misère.
En parallèle, nous suivons le destin de Carine et de son mari.
Elle, jeune apparatchik du régime, est prête à tout pour gravir les échelons. Lui, regarde tout cela comme un jeu étrange et se demande comment tout cela va se terminer.
S'imbrique dans le récit la voix de Cassandre , petite fille qui endort l' " esprit des eaux"

Etrange récit tout en symbolique où les chutes d'immeubles traduisent l'effondrement de tout un peuple ( la guerre civile est proche).
Mais l'auteur met également en avant l'accès au pouvoir des femmes africaines et rompt ainsi avec les idées reçues que la femme dans les pays d'Afrique doit uniquement s'occuper du mari et des enfants.
Ici c'est le contraire, Carmina a un caractère fort et ne rêve que d'ascension sociale alors que son époux a peu d'ambitions et passe ses journées à jouer aux jeux vidéo.

L'auteur, sous une plume surréaliste, met en avant les réalités de son pays ( corruption, légendes , place des femmes dans la société).

Agréable moment de lecture mais sans plus.
Je n'en garderai pas un souvenir impérissable .

Faby de Caparica - - 62 ans - 15 mai 2020