L'Odyssée du dernier Neandertal, tome 2 : Le pouvoir d'Iktia
de Marc Klapczynski

critiqué par Papyrus, le 22 août 2012
(Montperreux - 64 ans)


La note:  étoiles
Un voyage en paléolithique, dépaysement assuré!
Ce deuxième opus de la saga « l’Odyssée du dernier Néanderthal » tient ses promesses. Il met en scène Iktia, la fille de Waâ, une femme d’un statut inférieur vivant dans le clan des chasseurs de mammouths, des hommes (homo sapiens) frustres, violents mais aussi courageux, en lutte permanente pour dominer la nature hostile mais aussi les tribus d’hommes arrivés plus récemment aux confins de leur territoire, et ressentis comme une menace pour leur survie.
De sa naissance, de son enfance hors du clan qui aurait dû la condamner, la jeune femme au caractère bien trempée et au physique robuste, tire une singularité et un pouvoir qui semblent la protéger et lui conférer un destin particulier. Elle sait être issue d’une lignée très ancienne, d’hommes différents (Néanderthal), qui se sont peu à peu effacés devant les hommes nouveaux et qu’elle veut retrouver. Au sein de ce groupe de chasseurs rigides et peu enclins à tolérer la différence, elle se lie discrètement d’amitié avec un jeune chasseur de talent, Owk, promis à un bel avenir dans cette société qui valorise les mérites des chasseurs. Pour survivre, Iktia va devoir enfreindre les règles strictes de ce clan qui confinent les femmes à un rôle subalterne, et gagner peu à peu le respect et la protection de cet homme ombrageux.
A ses côtés, traversant de vastes territoires semés d’embûches, Iktia va partir à la quête de son identité, et de son indépendance.

Marc Klapczinski recrée avec un certain talent le contexte géographique, climatique et humain, d’il y a 30 000 ans, à la période particulière qui marque la disparition des hommes de Néanderthal et la prééminence des homo sapiens. Il propose un scénario intéressant et plausible, en concordance avec les théories actuelles des préhistoriens, illustré de scènes de chasse, de lutte pour les territoires, où s’inscrivent des modifications de peuplements animaliers, le rôle des chamans et des croyances, le culte des esprits, le rapport à la mort. Il utilise intelligemment les espaces de mystères et d’absences de preuves archéologiques pour libérer son imaginaire et entre autres, évoquer les premières constructions culturelles et cultuelles, mais aussi la possibilité d’hybridations ponctuelles et localisées, aujourd’hui considérée comme ayant pu exister alors même qu’aucun homme fossile hybride n’ait à ce jour été retrouvé.
Il sait également faire vivre, penser, aimer, et communiquer ces hommes des origines sur la base des hypothèses que formulent les paléoanthropologues. C’est à mon humble avis, une gageure que l’auteur exploite avec poésie et un talent certain.
Il y a donc fort à parier que le troisième opus fasse bientôt l’objet d’une critique sur ce site.