L'amour est déclaré
de Nicolas Rey

critiqué par Nothingman, le 22 octobre 2012
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Un léger passage à vide
Nicolas Rey aime donner des bâtons pour se faire battre. Ainsi, à la page 92 de cette nouvelle autofiction, il nous avoue : « Artistiquement, son œuvre n’est pas fondamentale à la survie de l’espèce, mais on s’attache » Et oui, on finit à s’attacher à la personnalité de Nicolas Rey qui, bon an mal an, nous livre ses petites confidences, les petites anecdotes de sa vie qui s’écoule comme un bateau souvent trop ivre. Le problème, c’est que quand on s’attache, on risque souvent les déceptions. Et ce fut le cas avec « L’amour est déclaré ». Ce texte se lit en deux heures à peine, avec chapitres de deux pages. Certes, on retrouve de temps à autres ces phrases définitives qui arrachent le sourire, ce cynisme désabusé qui fait mouche. Mais, désolé, ici, j’ai plutôt senti une plume en roue libre. Après avoir évoqué ses années coke et médocs et le sevrage qui s’en est suivi dans son précédent roman « Un léger passage à vide », il replonge ici dans une autre drogue dure, peut-être d’ailleurs la plus dure celle-là : l’amour. Il fait la rencontre fortuite de Maud (prénom d’emprunt), une femme un peu loufoque, fille d’un comédien connu, dont il tombe instantanément sous le charme, plus pour ses défauts que pour son charme d’ailleurs, il faut bien l’avouer. Cela n’en est souvent que plus dangereux. Ils s’aiment, c’est un fait, mais moi, j’ai eu l’impression de tenir la chandelle. Bref, je ne me suis jamais senti concerné. Nicolas Rey, au fond, c’est un peu comme ces vieux potes que l’on ne voit pas pendant deux ans, et qui se rappellent à vous au détour d’un bar ou d’une fin de soirée. Et les amis parfois, il faut savoir leur donner des baffes, les secouer, les remettre en piste. Allez sans rancune et à la prochaine !